La composition de cette scène annonce la naissance de l'amour transcendant qui unira les deux amants. Ainsi, elle débute par deux monologues : celui de Roméo tout d'abord, suivi de celui de Juliette. De cette manière, le monologue, matérialisation verbale de l'effervescence passionnelle qui anime chacun des deux amants, est la première étape qui mène à la concrétisation absolue de leur amour : leur promesse de mariage.
[...] Ainsi, elle tente de se défaire du lien qui unit le nom à l'essence de l'être. Un nom ; Montaigu, qui n'est rien d'autre qu'un enchaînement de syllabes mais des syllabes qui attestent de la matérialité de tout individu et dont les désagréments sont intrinsèques à cette condition. Par conséquent, la haine assimilée au nom de Montaigu ne subsiste que si l'esprit persiste à entretenir la liaison entre l'apanage, le propre de chacun, et sa réalité verbale matérialisée par le nom. [...]
[...] Roméo et Juliette, SHAKESPEARE, Acte II, scène 2 (scène du balcon) *Comment cette scène est-elle composée ? La composition de cette scène annonce la naissance de l'amour transcendant qui unira les deux amants. Ainsi, elle débute par deux monologues : celui de Roméo tout d'abord, suivi de celui de Juliette. De cette manière, le monologue, matérialisation verbale de l'effervescence passionnelle qui anime chacun des deux amants, est la première étape qui mène à la concrétisation absolue de leur amour : leur promesse de mariage. [...]
[...] Mais cette scène se détache aussi du reste de l'œuvre puisqu'elle s'apparente à un aparté qui glorifie l'amour. Néanmoins, bien que les deux amants se sentent affranchis des contraintes temporelles car transportés sur les ailes de l'amour, ils ne peuvent s'émanciper des obstacles qui entravent l'épanouissement de leur amour et seule la mort pourra les réunir. Ainsi, les contraintes de la réalité les rattrapent et mettent fin à leur entrevue qui s'achève sur l'échange de [leurs] vœux de fidèle amour et que scellera le mariage prévu pour le lendemain. [...]
[...] Ainsi, c'est avec le manteau de la nuit pour Roméo et le masque des ténèbres pour Juliette, que la nuit devient salvatrice de l'amour des amants, puisqu'elle entretient la synergie entre la réalité et le fantasme. Enfin, la mise en scène imaginée par Shakespeare dessert au mieux l'idée que l'intensité de cet amour est issue de l'éloignement et que le désir manifesté par les amants d'abolir cette distance permet d'entretenir cette fascination mutuelle, qui s'achemine presque au culte puisque Roméo n'hésite pas à associer Juliette à une sainte. Ainsi, Shakespeare joue non seulement sur les contrastes d'extérieur et d'intérieur mais aussi avec le haut et le bas. [...]
[...] Ce dialogue monologique, mentionné antérieurement, est explicitement exprimé par ce vers : Elle parle Mais que dit-elle ? Peu importe,/Ses yeux sont éloquent, je veux leur répondre En effet, ses dires sont la preuve irréfutable qu'il s'agit bien d'un amour transcendant qui anime ces deux êtres, et qu'un simple regard peut se substituer aux mots. Cette communion, cette osmose qui unit ces deux amants est au-delà de toute tentative de rationalisation, les transposant alors dans une sphère divine où toute la quintessence de leur amour suprême se révèle et où seule la présence de la main du destin est légitime. [...]
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