Etude d'un extrait du 4ème chapitre du livre III des Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand. Cette analyse est complétée par une fiche de synthèse sur les premiers romantiques et par une fiche sur l'auteur et ses oeuvres majeures, ces deux documents étant susceptibles d'éclairer le texte étudié.
[...] Lorsque mon excellente mère me disait : Mon enfant, tout n'arrive que par la permission de Dieu ; vous n'avez rien à craindre des mauvais esprits, tant que vous serez bon chrétien j'étais mieux rassuré que par tous les arguments de la philosophie. Mon succès fut si complet que les vents de la nuit, dans ma tour déshabitée, ne servaient que de jouets à mon caprice et d'ailes à mes songes. Mon imagination allumée, se propageant sur tous les objets, ne trouvait nulle part assez de nourriture et aurait dévoré la terre et le ciel. [...]
[...] ANALYSE DU TEXTE François- René de Chateaubriand évoque dans les premiers livres des Mémoires d'outre-tombe, ses jeunes années passées au château de Combourg en Bretagne. Un récit autobiographique Nous repérons bien dans cet extrait les caractéristiques de l'écriture autobiographique. Le narrateur de ce récit est Chateaubriand. L'utilisation de la première personne, le nom de son père, mentionné à la ligne 16, et le titre même du récit dont est tiré cet extrait, Mémoires d'outre-tombe indiquent qu'auteur et narrateur ne sont qu'une seule et même personne. [...]
[...] o Hostile à Louis-Philippe, il se retire dans une solitude laborieuse et orgueilleuse pour écrire ses Mémoires. Ce destin, Chateaubriand s'est employé à le transformer en légende vivante, en exemple. Idole de la première génération romantique (celle de Hugo), Chateaubriand a fixé, par sa pensée comme par la mise en écriture de sa vie, l'image de l'écriture solitaire, habité par la vague des passions happée par une histoire dramatisée. SES ŒUVRES MAJEURES. o Atala (1801) : Un vieil Indien aveugle, Chactas, raconte sa jeunesse à René, un Français qui souhaite vivre parmi les Indiens. [...]
[...] o Le Génie du Christianisme (1802) : Ecrit après la période révolutionnaire, cet ouvrage correspond pour Chateaubriand à une période de doute et d'interrogation ; il manifeste la volonté de réintégration sociale de l'écrivain autant que son désir sincère de réhabiliter le christianisme. L'apologie de la religion est faite par l'évocation des beautés et des bienfaits du christianisme. o Les Mémoires d'outre-tombe : écrites à partir de 1822, elles furent publiées entre 1848 et 1850, après la mort de l'auteur, conformément à ses désirs. Chateaubriand mène de front un récit autobiographique et une chronique de mémorialiste. Il éclaire sa vie par la description et l'analyse de son époque et de la société qu'il a connues. [...]
[...] De même, les premiers âges du christianisme sont prétextes à l'évocation de la grandeur d'un temps révolu. La complexité du moi o Exaltant le sentiment de leur différence par rapport aux autres hommes, les romantiques portent sur le monde un regard qui passe par le prisme de leur sensibilité personnelle. o Contrairement aux Lumières qui croyaient au pouvoir de la raison, donc du discours, ils ne cachent pas leur défiance à l'égard des mots qu'ils jugent incapables d'exprimer toute la puissance des passions. [...]
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