Romance sans paroles, Green, Paul Verlaine, poésie, poème, poème symboliste, locus amoenus, esthétique, poète, topoï, topos
Romance sans paroles, publié en 1874, est un recueil au titre antinomique ; une romance est un chant, elle nécessite à ce titre des paroles. Pourtant c'est dans ce refus des règles et ce jeu sur le langage que s'inscrit "Green".
Les "paroles" ne sont pas essentielles, elles sont superflues pour pouvoir laisser sa place aux sensations. Dans ce poème l'exposition de la vie du couple est semblable à une aquarelle, titre de la partie du recueil dans laquelle s'inscrit le poème, car la pudicité voile légèrement les révélations de Verlaine. L'eau mêlée aux couleurs couvre de brume l'aquarelle tout en lui laissant une certaine netteté, comme le poème occulte son contenu tout en laissant place à l'imagination. "Green" est un poème symboliste, il suggère plutôt que de nommer, de décrire et de raconter, et pour cette raison, la "romance" est "sans paroles".
[...] Et en quoi ce poème est-il moderne ? Le poète habille son poème des atours de l'élégie en multipliant les topoï et les sujets littéraires connus tout en innovant. Puis il dévoile son jeu sur la forme comme sur le fond en ridiculisant implicitement l'élégie et les topoï par la suggestion et l'équivoque. Voici donne le ton de la simplicité, l'offrande du poète se compose de fruits fleurs feuilles et branches qui sont des termes monosyllabiques traduisant un don sans malices et sans artifices. [...]
[...] Pourtant c'est dans ce refus des règles et ce jeu sur le langage que s'inscrit Green Les paroles ne sont pas essentielles, elles sont superflues pour pouvoir laisser sa place aux sensations. Dans ce poème l'exposition de la vie du couple est semblable à une aquarelle, titre de la partie du recueil dans laquelle s'inscrit le poème, car la pudicité voile légèrement les révélations de Verlaine. L'eau mêlée aux couleurs couvre de brume l'aquarelle tout en lui laissant une certaine netteté, comme le poème occulte son contenu tout en laissant place à l'imagination. [...]
[...] Cet adverbe suggère un départ rapide comme l'était déjà son arrivée auprès de sa dame. Ces deux derniers vers sont une chute de part le renversement complet de la situation, chute semblable au concetto d'un sonnet. L'homme a exécuté ses désirs charnels sans réel amour et sa seule envie pressante est alors de reprendre des forces pour pouvoir bientôt repartir. Verlaine traite un côté prosaïque de l'amour en détournant les topos et en utilisant finalement les mêmes procédés poétiques améliorés par son génie. [...]
[...] Etat déjà suggéré par le rythme saccadé, marqué par de réguliers points, depuis le début du poème. Cependant la fatigue est personnifiée puisqu'elle est le sujet de rêve des chers instants qui la délasseront ce n'est donc pas l'homme qui espère le repos mais le corps fatigué. Et le verbe délasser est, par rapport aux sonorités, égal au verbe délacer. Cet homophone indique plutôt le délaçage du corset de la dame et aussi, couvert par cette ambiguïté, le possible acte sexuel qui s'ensuivra et que la fatigue attend. [...]
[...] Il l'oriente donc dans son choix, elle ne peut pas s'avilir en détruisant le cœur de son amant. De plus le rappel de sa beauté, accentué par la position du qualificatif si beaux à l'hémistiche, permet au poète d'excuser sa démarche amoureuse, l'homme ne peut rien contre les si grands charmes de cette femme sinon la flatter afin qu'elle soit indulgente. Le présent jusqu'ici valorisé est déprécié par le poète, il ne devient plus qu' humble : l'amoureux est à ses genoux. [...]
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