L'Art du roman, Virginia Woolf, interpénétration de l'existence, existence des personnages, existence réelle, émotion, éthique, pessimisme, expérience humaine, langue woolfienne, techniques d'écriture
« Il est inévitable que le lecteur, invité à vivre dans le roman comme il vit dans la vie, continue à sentir comme il sent dans la vie [...] Nous souhaitons le bonheur pour le personnage qui nous plaît, le châtiment pour celui qui nous déplaît. Nous avons des sympathies secrètes pour ceux qui ont l'air de nous ressembler. Il nous est difficile d'admettre que le livre a de la valeur s'il blesse nos sentiments propres ». Dans quelle mesure ces propos de Virginia Woolf (L'Art du roman) vous semblent-ils justifiés ?
Ce document contient une introduction et une conclusion rédigées ainsi qu'un plan détaillé permettant de répondre à ce sujet de dissertation.
[...] L'invitation à « vivre dans le roman comme il vit dans la vie » conduit le lecteur, lui aussi, à des incartades et des dangers qu'il doit assumer. Lire, comme écrire, c'est s'exposer au danger et sentir qu'à tout moment, cette vie peut succomber. Le « rythme » des mots comme le rythme de la vie « À présent monte en moi le rythme familier ; les mots qui étaient dormants tantôt se soulèvent, tantôt agitent leurs crêtes, et tombent et remontent, et tombent et remontent encore ». [...]
[...] C'est par la lecture même, qui est finalement toujours active, que le roman se dévoile dans ce qu'il a de plus qu'une simple matérialité incarnée par le « livre », support propre à l'attachement terrestre et conditionné de l'existence humaine. [...]
[...] C'est notamment par l'ensemble des techniques de l'écriture woolfienne que se dévoile l'inévitable de la vie « sentie » par le lecteur et par les personnages. La force de cette technique ne doit cependant pas dissimuler l'aspect profond de la relation entre les personnages et les lecteurs : « Un autre bruit se met en route dans notre cerveau, traçant son chemin à la scie ». Conclusion En somme, Virginia Woolf attend du lecteur - et sait qu'il est nécessairement pris dans les filets de cette voie - qu'il fasse du roman un « élément de vie ». [...]
[...] J'étais en suspens ; je ne pouvais franchir la flaque. J'essayai de toucher quelque chose. Le monde entier devint irréel ». L'émotion des personnages est l'occasion de recréer une lecture de la morale elle-même et de ses impératifs égoïstes : départager les personnes en fonction des émotions suscitées. Les émotions remplissent à la fois un rôle cathartique (expurger les maux propres au lecteur) et permettent de départager les personnages pour leur attribuer un rôle dans le récit. Une lecture qui transforme réciproquement le lecteur « Si nous pouvions monter ensemble assez haut pour contempler l'univers ( . [...]
[...] L'Art du roman - Virginia Woolf (1919) - Dans quelle mesure cette interpénétration de l'existence des personnages et de l'existence réelle se révèle-t-elle pertinente pour expliquer le rapport d'émotion qui se noue au cœur de la lecture ? « La vie est-elle très solide ou très précaire ? Je suis hantée par ces deux idées opposées. Cela dure depuis toujours, durera toujours, va jusqu'au tréfonds du monde sur lequel je me tiens à cette minute même ». Ainsi Virginia Woolf écrit-elle dans son Journal quant à une réflexion à la fois éthique et métaphysique qui « hante » son existence. [...]
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