Le roman de Tristan et Iseult est un manuscrit médiéval écrit par Béroul et qui nous est malheureusement parvenu sous une forme fragmentaire et incomplète. Tristan et Iseult, premier roman français est, bien plus qu'un bout de littérature, il est avant tout une source inépuisable et inestimable sur la connaissance des coutumes, des croyances, des langages et des traditions médiévales.
Après de multiples ruses et subterfuges imaginés par le nain Frocin pour mettre en évidence la relation extra-conjugale de la reine avec Tristan, les amants qui ont, jusque-là, échappé aux pièges machiavéliques sont pris en flagrant délit d'adultère. Hélas pour les deux amis, personne ne défie la puissance du roi Marc, et celui-ci, tel Zeus en colère, lance ces foudres sur les deux malheureux avant qu'ils n'aient pu s'expliquer.
La sentence est radicale : l'un sera exécuté et l'autre vivra recluse parmi les lépreux. Coup de théâtre, grâce à l'intelligence et une combinaison assez douteuse d'éléments favorables, Tristan parvient à s'échapper. Mais celui-ci ne peut vivre sans sa dulcinée, il part donc la récupérer.
[...] Bien, la mort peut être un repos, les gens fatigués et catholiques attendent avec impatience, d'autres la craignent, question de religion. Certes, certes, certes mes amis mais Béroul ne traite pas ce point de vue. Le refuge des deux amants est la forêt. Or, du 11e siècle aux lumières, la forêt est le lieu de toutes les craintes. Elle incarne à elle seule la mort à cause de la population qui l'habite. En effet, la forêt abrite les bandits et les criminels, fuyants les poursuites. [...]
[...] Cependant, cet emprisonnement chez les lépreux aurait, après contamination d'Iseult par tous les moyens possibles, causé sa mort lente et douloureuse. Sadisme ! Allons encore plus loin dans la malice. La reine est une sublime femme, comme toutes les reines de contes, et, en tant que telle, possède un visage parfait et gracieux. Malheureusement, la lèpre cause, après plusieurs années une difformité du visage. Le sublime visage d'Iseult aurait donc été rongé par la maladie. Cependant, rien de tout cela ne serait véritablement arrivé car la lèpre n'est pas contagieuse. Mais, l'ex- reine serait tout de même morte un jour. [...]
[...] Cependant, Tristan le pourrait car les seules personnes qui peuvent menacer de mort sont celles qui peuvent l'affliger. Deuxièmement, nous avons que la mort pouvait également être une condamnation, elle peut être appliquée sous deux formes : la mort peut être lente et douloureuse ou elle peut être immédiate. Enfin, nous avons pu voir que la mort était également, et de manière insolite, présente sous une forme de refuge. En effet, la forêt symbolise la mort et Tristan et Iseult y plongent pieds joints. Mais, dans ce monde où les émotions sont aseptisées, où est l'amour ? [...]
[...] Cette analyse nous permettra de balancer sur le champ de la mort en tant que punition ou sentence. Pour finir, point de vue plus insolite, nous verrons que la mort peut également être une sorte de protection. La mort, grande préoccupation au moyen âge, n'est pas, comme dans la croyance populaire contemporaine une chose anodine et gratuite. En effet, n'inflige la mort que celui qui est assez téméraire pour lever le glaive. Oter la vie est un crime, qui comme tout crime, doit être puni. [...]
[...] Ainsi, venons-en à notre deuxième point, la force. C'est-à- dire que, plus généralement, la force est une menace. Cependant, la force mène à la mort, ce qui nous ramène à notre point précédent mais qui nous permet tout de même d'apporter notre seconde notion : la guerre. La guerre est, à cette époque et toujours maintenant, une des seules manières de régler les conflits. La violence est un des seuls moyens de communication, et donc pour atteindre ce que l'on désire, il faut forcément passer par un bain de sang. [...]
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