"Les fictions doivent nous expliquer, par nos vertus et nos sentiments, les mystères de notre sort" (Madame de Staël)

Résumé du document

Le roman est un genre littéraire permettant au lecteur de rencontrer des personnages parfois pittoresques, parfois affublés d'une grande banalité. Mais la lecture de leurs aventures provoque des sentiments comme l'empathie, la passion ou la frustration chez le lecteur. Selon Madame de Staël, "Les fictions doivent nous expliquer, par nos vertus et nos sentiments, les mystères de notre sort". En quoi le roman, en tant que "miroir" d'individus, est un outil pour éduquer l'Homme ?
Dans un premier temps, nous analyserons les préceptes du roman, puis nous montrerons que les auteurs peuvent passer outre.

Le roman peut faire comprendre à l'Homme son environnement en lui montrant la vérité comme un "guide de l'existence".

Tout d'abord, les lecteurs peuvent s'inspirer des personnages qu'ils rencontrent dans leurs lectures, et s'interroger sur les choix présentés pour éclairer ou anticiper les leurs. Ainsi dans Le choix de Sophie, écrit par l'Américain William Styron en 1979, Sophie, une mère juive déportée au camp d'extermination d'Auschwitz, doit choisir lequel de ses deux enfants sera gazé et lequel pourra survivre. Cette décision la laisse ensuite dans le deuil et la culpabilité.
Des émotions naissent chez le lecteur, qui partage la peine de Sophie ; il s'interroge sur la nature de sa décision (est-ce véritablement un choix ou un faux problème ?) et sur la réponse qu'elle a apporté au dilemme (lequel de ses deux enfants fallait-il sacrifier ?). On peut citer également l'exemple des révoltés de la Bounty où Jules Verne, passionnée par les sciences et la marine, analyse les raisons qui ont poussé l'équipage de la Bounty à se mutiner en 1787, risquant la peine de mort. Verne dénonce les conflits sociaux, et cherche donc à faire passer un message (...)

Extraits

[...] Le cycle des robots pose egalement le probl` me de la alit´ . e e e e ` De surcroˆt, tous les romans ne sont pas fid` les a la rit´ . Bon nombre d'ouvrages n'ont ı e e e aucun lien direct avec le monde que nous connaissons, comme La Route que nous avons cit´ e plus haut : le alisme atteint ses limites. Guy de Maupassant en est conscient, et ecrit dans la e face de Pierre et Jean : Raconter tout serait impossible, car il faudrait alors un volume au moins e par journ´e, pour enum´rer les multitudes d'incidents insignifiants qui emplissent notre existence . [...]

[...] guide est En premier lieu, les romans sont le reflet de la vision de l'auteur, les opinions exprim´ es e ne sont pas neutres. Par exemple, dans Les Robots d'Isaac Asimov, l'auteur pose sa propre conception de la psychologie des robots et des rapports qu'ils doivent entretenir avec les humains : il s'agit d'un raisonnement personnel cach´ dans diff´ rentes histoires. e e Dans Sa majest´ des mouches, William Golding tente une exp´ rience , que l'on pourrait e e ` sumer ainsi : Soit un groupe d'enfants, de six a treize ans, que l'on isole sur une ˆle e ı serte. [...]

[...] Selon Madame de Sta¨ Les fictions doivent nous expliquer, par nos vertus et nos sentiments, les e myst`res de notre sort . En quoi le roman, en tant que miroir d'individus, est un outil e pour eduquer l'Homme ? Dans un premier temps, nous analyserons les ceptes du roman, puis nous montrerons e que les auteurs peuvent passer outre. ` Le roman peut faire comprendre a l'Homme son environnement en lui montrant la rit´ e e comme un guide de l'existence . [...]

[...] ` Plus ralement, le roman peut aussi chercher a repr´ senter la soci´ de leur epoque e e e ee ` ` e et a en etudier les mœurs ; par exemple, le mouvement aliste cherche a peindre la alit´ . e e e Entre 1830 et 1856, Honor´ de Balzac entreprend l'´ criture de la Com´die Humaine, afin d'en e e e faire le plus grand magasin de documents que nous ayons sur la nature humaine . Dans plus de 90 volumes, il veut peindre les mœurs des Francais de son epoque, comme celles du e re Goriot, dont l'amour paternel qu'il a pour ses deux filles abandonne toute morale. [...]

[...] C'est le cas par exemple des anti-h´ ros, personnages ne sentant pas les qualit´ s e e e particuli` res que l'on pourrait attendre d'un personnage principal. On peut ainsi citer Roe land de Gilead, personnage e par Stephen King dans La Tour sombre, une sorte de cowe´ boy d'´ lite , garant de l'ordre et de la justice dans un monde qui se noie dans le chaos le e plus complet. Lors de son enfance, plus dure que son rang ne pourrait laisser le supposer, ses professeurs le martyrisent. [...]