Le Roman comique livre II chapitre X, Paul Scarron, scène burlesque, incipit, roman chevaleresque, théâtre comique, Madame Bouvillon, Ragotin, destin, grossièreté, handicap, commentaire de texte
"Le Roman comique" s'inscrit dans une tendance burlesque. Publié en 1651 et 1657, le roman commence avec l'arrivée d'une troupe de comédiens dans la ville du Mans. Le récit qui se concentre sur les péripéties de ces personnages est enchâssé à d'autres histoires, dont la plupart sont des nouvelles espagnoles traduites et/ou adaptées par Scarron. Les portraits et descriptions que renferme le "Roman comique" révèlent de situations parodiques. En effet, dès l'incipit, Scarron tourne en ridicule, de manière burlesque, les épopées héroïques et les romans chevaleresques.
[...] En quoi cette scène relève-t-elle du burlesque ? Le texte peut être découpé en trois passages : le portrait physique et descriptif de la Bouvillon, puis son portrait en actes et enfin l'interruption comique de Ragotin. Le portrait physique et descriptif de la Bouvillon Les lignes 1 à 16 présentent le portrait de la Bouvillon, qui n'y est d'ailleurs pas encore nommée, contrairement au Destin, qui dès la ligne 2 est appelé par son nom. Les premiers éléments physiques décrits par le narrateur sont son gros visage fort enflammé et ses petits yeux forts étincelants . [...]
[...] Encore une fois, comme à la ligne, sa rougeur est soulignée : sa mauvaise intention la faisant rougir . Cette omniprésence de la couleur rouge souligne l'énergie du personnage et s'oppose à la blancheur qui signifie la pureté. Le narrateur intervient directement pour qualifier la Bouvillon de dévergondée . Ce narrateur omniscient et externe, avec cette intervention dont le style est très oral, renforce le comique et la théâtralité de la scène. La comparaison de la gorge et du visage de la Bouvillon avec un tapabor contribue à son objectification : en effet, un tapabor est un large chapeau. [...]
[...] Le Roman comique, livre II, chapitre X - Paul Scarron (1651) - En quoi cette scène relève-t-elle du burlesque ? Commentaire linéaire du chapitre X du livre II ( Comment Madame Bouvillon ne put résister à une tentation et eut une bosse au front ) Paul Scarron est un écrivain français du XVIIIe siècle. Après avoir vécu quelque temps au Mans, il est touché par une maladie qui le rend paralysé des jambes, de la colonne vertébrale et de la nuque. [...]
[...] Enfin, cette description physique de la Bouvillon est achevée par une autre comparaison avec les réactions du Destin : il y a en effet ligne 15 un parallèle entre le rouge qui couvre le corps de Bouvillon et celui qui monte aux joues du Destin : il est réticent et embarrassé, tandis qu'elle est avenante et cherche juste à assouvir ses pulsions charnelles. Ainsi, le portrait de la Bouvillon se réduit à son visage, sa poitrine et ses aisselles. Ce portrait est simplificateur et caricatural. Elle est limitée à son corps, dénuée de toute psychologie, ce n'est qu'un corps agissant. Elle est soumise à des appétits sexuels débridés. Elle s'oppose donc à l'idéalisation de la figure féminine dans l'épopée, à savoir une jeune fille fine, belle, vertueuse, d'une parfaite blancheur et qui contrôle ses pulsions. [...]
[...] Un comique de situation est également créé par le contraste entre l'acharnement de la Bouvillon et le malaise du Destin. Elle est aveuglée par le désir, manque de lucidité, et ses actes insistants sont aussi grossiers et imposants qu'elle. Encore une fois, la narration passe d'un personnage à un autre comme le regard du spectateur au théâtre. Après le parallèle entre la rougeur grossière et le rouge de pudeur, il y a un contraste entre la demande de la Bouvillon au Destin et le geste de celui-ci, qui le fit en tremblant . [...]
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