Il s'agit de quatrains d'alexandrins en rimes alternées, regroupés 2 par 2 en 4 chapitres, comme un
roman.
Le titre est surprenant, car ce poème porte le nom d'un autre genre littéraire, le roman (c'est le genre des histoires inventées, de la fiction), repris vers 18.
[...] Une histoire non réciproque, à contre-temps La jeune fille marque peu d'amour au départ pour le jeune homme : vos sonnets La font rire Cet hémistiche contient toute leur histoire, les lettres envoyées par le poète avec des poètes, l'attente d'une réponse, la désinvolture de la jeune fille Elle se fait attendre, désirer un moment avant de répondre à ces avances : puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire. Pendant qu'elle se fait désirer dans une certaine indifférence amusée, le poète marque un sentiment très fort : l'adorée La avec une majuscule. La reprise un soir et de ce soir-là marque le retournement de situation après la lettre de la jeune fille. Le retour à la même situation qu'au début, au café, dans la vie de bohème, montre l'insignifiance de cette petite aventure, qui sonne ironiquement comme une petite histoire banale et répandue. [...]
[...] Ce poème marque aussi le refus d'une poésie régulière et stéréotypée, des clichés. Une brève histoire d'amour Le portrait de la jeune fille Son apparition est préparée et amenée métaphoriquement par le tout petit chiffon, ce qui est assez prosaïque. Elle devient explicite à la partie III du poème :dans la clarté pâle d'un réverbère si la jeune fille se trouve dans un halo de lumière, nous sommes loin des clartés divines des histoires d'amour romantiques. Cette lumière n'est pas très belle, et elle est assez triviale, puisqu'elle provient d'une objet urbain banal. [...]
[...] Un coup de foudre ? Le coup de foudre est surtout le fait du jeune homme, qui se trouve brutalement plongé en pleine aphasie: sur vos lèvres meurent les cavatines mais l'expression qui désigne ce brutal silence est là encore ironique. De la part de la jeune fille, la rencontre semble calculée, comme le suggère la proposition de cause comme elle vous trouve immensément naïf . : la rencontre n'est pas le fait d'un sentiment violent et réciproque, mais plutôt d'un calcul . [...]
[...] La structure Une structure en 4 chapitres : Il plante le décor Première approche de la jeune fille, suggérée métaphoriquement La rencontre Développement et fin de l'histoire d'amour. Ce découpage accorde plus d'importance à tout ce qui est autour de l'histoire d'amour, qu'à l'histoire elle-même, qui n'occupe qu'un seul chapitre. L'affirmation On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans est démontrée par le récit qui constitue une sorte de démonstration, d'exemple de l'affirmation. L'énonciation Emploi du on universalité des sentiments et de l'histoire racontée. Ce n'est pas un témoignage personnel, ni un poème autobiographique. [...]
[...] Il y a là encore une certaine auto-dérison dans ce portrait. Le poète dans la nature Le champ lexical de la nature est présent dans le poème : tilleuls verts, l'air, le vent, vigne,branche, la sève. La nature ici évoquée est cependant assez banale, limitée principalement aux tilleuls verts de la promenade, ce qui est une essence assez répandue. Ainsi il y a une disproportion entre la banalité de la nature et la violence des sensations éprouvées par le poète. [...]
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