En 1951 paraît "L'Homme révolté", un essai dans lequel Albert Camus prétend que « le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme ». Il indique aussi que, d'après lui, la principale différence qui partage les héros romanesques des Hommes réels tient du fait que eux « courent jusqu'au bout de leur destin ». Camus rajoute même qu'« il n'est même jamais de si bouleversant héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion ».
Qu'est-ce qui différencie le monde romanesque du monde réel ? Et, en quoi le personnage romanesque se distingue-t-il de nous ?
[...] Le monde romanesque est similaire au nôtre en de très nombreux points. Les auteurs s'inspirent souvent d'êtres réels pour créer leur personnage principal. C'est le cas, par exemple pour l'Aurélien d'Aragon. Ce dernier reconnaît, dans la préface de son roman, s'être inspiré d'un de ses amis de jeunesse, Drieu La Rochelle, pour modeler le personnage d'Aurélien. De par ce fait, si les personnages sont assez proches de nous, leur environnement et leurs conditions de vie sont elles aussi caractéristiques de notre réalité. [...]
[...] Malgré tout, bien que le monde romanesque soit très proche de notre monde, il est pourtant déformé par les opinions de l'auteur qui tente de le retranscrire. Il est dur, voire même impossible pour un écrivain, d'être totalement impartial. Ses idées, ses opinions ou croyances, aussi bien philosophiques, religieuses, morales ou politiques ont des conséquences dans la vision du monde que l'auteur transmet à son lecteur au fil du roman. Une critique de la société transparaît alors entre les lignes. [...]
[...] Il s'agit d'Emma Bovary l'héroïne du roman de Flaubert, Madame Bovary. Ses passions amoureuses la réduisent à la ruine et au désespoir le plus total. En effet, elle dépense inlassablement tout l'argent de son ménage, se perd au milieu de tous les prêts qu'elle contracte et surtout se fait misérablement abandonner par son amant, dont elle est entichée, alors que celui-ci avait promis qu'il l'emmènerait avec lui, loin de son village. Sa passion déçue, sa vie promise à la déchéance, Emma choisit alors l'ultime recours et met fin à sa vie sans plus penser à son mari ou à sa fille. [...]
[...] Il a été ici montré que comme l'écrit Albert Camus La souffrance est la même, le mensonge et l'amour. Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre La seule divergence qui nous sépare est notre incapacité à aller au bout de notre destin, de nos passions si les risques pris sont trop importants. Cependant, la conséquence des actes commis par les personnages romanesques nous permet de réfléchir à nos propres vies. [...]
[...] Il a des peurs et des espérances : finir un peu moins mauvais que les autres. Il sait aussi ce que sont l'amour et le chagrin (son amour pour Molly qu'il quitte malgré tout). Bardamu a aussi sa propre pensée, ses opinions ; comme cette idée qu'il a que ce qu'on attend de la vie c'est le plus grand chagrin possible pour pouvoir alors, peut-être, mieux se connaître. Ainsi, ce personnage romanesque est touchant car il nous est semblable. Pourtant, les héros comme Bardamu mènent, tout au long du roman, une quête. [...]
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