Analyse de l'univers tragico-comique du jeune narrateur, Momo, du roman La Vie Devant Soi écrit par Romain Gary et une explication du contexte socio-historique entourant l'histoire de Madame Rosa.
[...] Bien que les nazis firent la promesse tordue à la population juive de veiller à leur bien-être et de leur offrir un logement[3], l'emploi du mot foyer n'en demeure pas moins erronée dans le contexte précédent. En effet, l'expression foyer réfère plutôt aux fours crématoires dans lesquels périrent des milliers de Juifs. En revanche, malgré la gravité du sujet abordé, le lecteur y trouve tout de même matière à rire. D'une part, il y a la naïveté de Momo qui donne lieu à un usage décalé de certains termes (ex. [...]
[...] La vie devant soi de Romain Gary (1914-1980), l'illustre bien. En revanche, l'auteur de cette oeuvre ajoute une touche bien personnelle au nouveau roman, alors qu'il mélange le tragique et le comique afin de mieux raconter l'histoire de Madame Rosa et de son petit Momo. Or, l'extermination des Juifs pendant l'Holocauste de même que les thèmes de la maladie et de la vieillesse n'échappe pas à cette dualité omniprésente. L'humour ponctue le discours de Momo alors que ce dernier fait référence au drame vécu il y a vingt-cinq ans par Madame Rosa: la Shoah. [...]
[...] Pourtant, si la situation semble grotesque en surface, il n'en est rien. La peur de Madame Rosa est bel et bien rationnelle dans la mesure où la sonnerie lui rappelle les douloureux souvenirs de la rafle du Vel' d'hiv' de 1942[9]. De même, elle se rappelle le moment, à l'instar de plus de autres Juifs, où elle prit place à l'intérieur d'un des nombreux wagons qui devaient les conduire aux camps d'internement de Drancy avant d'êtres déportés[10]. En somme, bien que les horreurs nazies soient loin derrière elle, le quotidien de Madame Rosa est profondément marqué par la tristesse de son passé. [...]
[...] Heureusement, l'histoire d'amour dans La vie devant soi entre Madame Rosa et son petit Momo démontre que, malgré le fragile équilibre entre la vie et la mort et entre le tragique et le comique, il y a toujours de l'espoir auquel s'accrocher. À l'image de son roman, l'écrivain Romain Gary mena une vie marquée par les contrastes et les paradoxes. Fidèle à lui-même, son sens de l'humour particulier lui survie même après sa mort préméditée alors qu'il déclare dans son testament littéraire qu'il s'est bien amusé[19]. Bibliographie GARY, Romain. La vie devant soi, Paris, Éditions Gallimard, coll. [...]
[...] Malgré lui, Momo compare sa mère adoptive à une drôle de machine lorsqu'il utilise les expressions siffl[er] tomber en panne subi[r] des modifications et usag[ée] . En revanche, la détérioration physique de Madame Rosa ne représente que la pointe de l'iceberg puisque cette dernière devient peu à peu sénile tel que le remarque tristement Momo : C'était l'amnistie et [ ] [elle] vivra peut-être de longues années encore dans un état d'habitude[14]. Encore une fois, l'usage incorrect de mots particuliers allège la tension dramatique de la situation. [...]
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