Dans les deux cas on a la description concrète de l'aspect de certains personnages ; l'obésité. Les deux personnages sont élevés par des éducateurs, les narrateurs (personnage principal) ne sont pas décrits. Le personnage principal est un enfant, dans les deux cas. Les deux se présentent comme des autobiographies fictives puisque le narrateur et le personnage se confondent ("je") mais il ne s'agit pas de l'auteur, dans les deux cas.
On a donc la même situation mais 250 ans séparent les deux oeuvres (...)
[...] Il l'a utilisé pour écrire sans doute le plus célèbre de ses libres, "La Vie devant soi", qui a reçu le prix Goncourt en 1975. Il écrit de nombreux romans dont "Les Racines du Ciel" qui obtient le Goncourt en 1958. "La Vie devant soi" est un roman qui montre comment la méfiance et l'étroitesse d'esprit peuvent être effacés par la tendresse, la compréhension, la générosité. Momo, le petit nord-africain, et Madame Rosa, la vieille juive presqu'impotente, se connaissent, s'apprécient, se soutiennent l'un l'autre face aux aléas d'une vie pas facile. [...]
[...] III) L'ambiance L'incipit va permettre au lecteur de rentrer dans l'ambiance, de donner le ton. On a une ambiance chaleureuse : "Il y avait beaucoup d'autres Juifs, Arabes et Noirs à Belleville". L'adjectif "autre" appelle une seule catégorie. Romain Gary profite des erreurs de Momo, son narrateur, pour nous donner une vision de la vie conviviale et généreuse selon laquelle toutes les ethnies n'en forment qu'une. Cela permet de rassurer le lecteur par rapport au premier paragraphe. On a l'impression que tout le monde vit dans un pêle- mêle joyeux. [...]
[...] Gary fait donc exprès de brouiller la hiérarchisation des informations tandis que dans un roman traditionnel comme "Gil Blas" tout est dit de façon claire et précise. C'est pour stimuler la curiosité et pour rendre plus vivant. Le narrateur ne donne ni son nom ni son âge. L'ordre logique est bouleversé. II) Le rôle de l'incipit A. La présentation des personnages est plus dynamique, le lecteur est plus actif B. Le lecteur est incité à lire la suite du roman, cela éveille la curiosité et crée des liens avec les personnages (familiarité) ; cela donne le ton, met l'ambiance. L'originalité et l'humour incitent à cela. [...]
[...] On a de la familiarité qui resserre le lien ; avec la confidence de Momo on a une intimité, des préoccupations quotidiennes sans préavis avec un contact spontané, immédiat. Le lecteur est mis à l'aise, pris par la main, par les mots qui l'accompagnent ; mais cela peut déstabiliser : autant de franchise, de spontanéité, typique des enfants. Mais cela heurte et provoque parfois : Gary a pris un enfant pour dénoncer des vérités dérangeantes que les adultes n'osent pas. Il parle de l'obésité de Madame Rosa en exagérant : "tous ces kilos" ; le lecteur jubile. [...]
[...] ) et un vocabulaire relâché, un niveau de langue familier dans "La Vie devant soi" ("môme", "tous ces kilos" . L'effet produit par le roman de Gary est un réalisme, un rapprochement sentimental et au niveau de l'orthographe, on se sent moins seul (proximité avec le lecteur). Dans l'incipit traditionnel, tout est expliqué de façon chronologique alors que dans l'incipit moderne, tout est expliqué au fur et à mesure que les idées traversent les pensées du narrateur. Dans "La Vie devant soi" le lieu n'apparaît qu'au troisième paragraphe alors que dans "Gil Blas" on le sait dès les premières lignes. [...]
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