Dans le roman, Grandgousier ainsi que Gargantua montrent un vif intérêt pour le maintien de relations cordiales avec les peuples étrangers. C'est ainsi que ne voulant pas engager une guerre contre un peuple jusque-là ami, Grandgousier met en œuvre tout ce qui est possible, en bon prince chrétien, pour préserver la paix. Ainsi dit-il au sujet du roi de Lerné : « Picrochole, mon ancien ami, mon ami de toujours par le sang et les alliances » (ch. XXVIII, p. 233) ; cette tournure hyperbolique témoigne de l'amitié régnant entre les deux hommes, les deux souverains et donc entre les deux peuples. Cette amitié a aussi laissé une place non négligeable à l'aide et au secours mutuel : « je l'ai secouru en lui prodiguant des gens et de l'argent, en usant de mon influence et en le conseillant » (idem). C'est ainsi qu'Ulrich Gallet, dans sa harangue, reprend cet argument au combien important : « Cette amitié était jusqu'alors restée inviolée : vous l'aviez préservée et entretenue, la tenant pour sacrée » (ch. XXXI ; p. 241). Le peuple de Lerné n'est pas le seul peuple entretenant une amitié avec celui de Grandgousier. D'autres ont témoigné de leur amitié en proposant leur aide au monarque : « Dans le même temps, ceux de Bessé, du Vieux-Marché [...] envoyèrent des délégations auprès de Grandgousier pour lui dire qu'ils étaient avertis des torts que lui causait Picrochole et, qu'en vertu de leur ancienne alliance, ils lui offraient tout ce qui était en leur pouvoir » (ch. XLVII ; p. 329). Contrairement à l'argent qui, s'il est partagé avec d'autres, manque alors à notre portefeuille, l'amour, quant à lui, nous est rendu lorsqu'il est donné.
[...] Quoi qu'il en soit, malgré tous les appels à la paix, nonobstant des discours très structurés et bâtis avec raison, Picrochole y reste sourd et s'entête. La guerre est alors inévitable. Les ravages inévitables de la guerre Le roman rabelaisien expose les ravages de la guerre, l'écrivain n'hésitant pas à faire usage d'énumérations pour en montrer l'ampleur. Ce paysage s'en fait le reflet: Alors, sans ordre ni organisation, ils se mirent en campagne pêle-mêle, dévastant et détruisant tout sur leur passage, n'épargnant pauvre ni riche, lieu saint ni profane. Ils emmenaient bœufs, vaches, taureaux, veaux, génisses, brebis, moutons [ . [...]
[...] Quel rôle et quelle place la guerre occupe-t-elle dans le roman rabelaisien ? Gargantua de Rabelais, publié en 1534, est un roman moralisateur qui présente toutefois de nombreuses scènes de combats voire de violence pure et simple. Aussi, quel rôle et quelle place la guerre occupe-t-elle dans le roman rabelaisien ? Rabelais met en lumière l'importance de bonnes relations extérieures et intérieures lors d'un conflit lorsque tout règlement pacifique a échoué. In fine, c'est la guerre juste qui l'emporte. Les bonnes relations extérieures et intérieures Les alliances extérieures et les relations intérieures ont assuré aux troupes de Grandgousier de grandes ressources. [...]
[...] La structure binaire renforce d'ailleurs la richesse de la formulation. Mais les destructions décrites ne sont pas que l'œuvre des troupes de Picrochole. Rabelais peint également celles de frère Jean ou de Gargantua. Ne veut-il pas faire comprendre que les héros peuvent eux aussi s'emporter ? Ce faisant, les négociations n'ayant pas pu aboutir, la guerre a laissé derrière elle nombre de maux et de saccages. Les armées de Picrochole en ont subi les amères conséquences tant elles ont fait preuve d'indiscipline et de désorganisation. [...]
[...] ] envoyèrent des délégations auprès de Grandgousier pour lui dire qu'ils étaient avertis des torts que lui causait Picrochole et, qu'en vertu de leur ancienne alliance, ils lui offraient tout ce qui était en leur pouvoir (ch. XLVII ; p. 329). Contrairement à l'argent qui, s'il est partagé avec d'autres, manque alors à notre portefeuille, l'amour, quant à lui, nous est rendu lorsqu'il est donné. Les relations intérieures Les relations extérieures ne suffisent pas. Grandgousier rappelle dans ses discours la nécessité d'un peuple uni, aimé, et respecté par son souverain. Le souverain est la figure paternelle qui s'impose au sein du royaume : Oh ! [...]
[...] Sa victoire est le résultat d'une guerre qu'il n'est pas parvenu à éviter. II] L'impuissance de la parole comme alternative aux combats N'étant parvenu à résoudre le différend par la parole Grandgousier a été contrait à user des armes pour défendre son royaume Les négociations avortées Comprenant que le conflit allait prendre des dimensions sérieuses, Grandgousier a tout mis en œuvre pour l'éviter. Partant, la solution la plus appropriée semblait être le dialogue et donc l'usage de la parole. Le fait que Picrochole s'installât à la Roche-Clermault a permis aux négociations de débuter, reléguant au second plan les hostilités. [...]
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