« J'écris pour agir » a dit Voltaire. Pensez-vous que le rôle d'un écrivain soit de défendre des valeurs auxquelles il tient ?
En 1948, Jean-Paul Sartre fait paraitre un essai dans lequel il définit le rôle de l'écrivain. Celui-ci est avant tout un homme et un citoyen qui doit défendre des principes et des valeurs auxquels il croit par le biais de sa plume. Jean-Paul Sartre laisse également entendre dans Les Mots, son roman autobiographique, que la tradition de l'écrivain engagé existe en France depuis toujours.
En effet, même s'il est le premier à utiliser ce terme, Jean-Paul Sartre n'a rien inventé puisque le passage des philosophes des Lumières au XVIIIe siècle avait déjà bien ancré cette tradition de l‘écrivain actif aux différents aléas de son époque. Voltaire, un des principaux pionniers du Siècle des Lumières, a dit un jour : « J'écris pour agir ». A travers ces mots, on comprend qu'il a voulu insister sur le fait que le rôle, ou l'un des rôles, de l'écrivain est d'intervenir, à travers son art dans les grands événements de son temps pour défendre des valeurs auxquelles il tient.
[...] Combien voit-on de gens au contraire marcher mal toute leur vie, parce qu'on leur a mal appris à marcher ! À travers son ouvrage, Rousseau ,comme l'avaient fait auparavant Érasme et Montaigne, se place en tant que guide parental pour tenter de montrer sa vision d'une bonne éducation à travers le personnage d‘Émile. D'autres auteurs, au lieu de proposer de nouvelles idées par rapport à des questions de société, se sont plutôt focalisés sur l‘innovation littéraire. Au XIXe siècle, Victor Hugo par exemple, dans la préface de la pièce de théâtre Cromwell, abjure les théories du théâtre classique et privilégie le romantisme qu'il qualifie comme étant un mouvement littéraire idéal et nouveau notamment lorsqu'il dit que la scène romantique ferait un mets piquants, varié, savoureux, de ce qui sur le théâtre classique est une médecine divisée en deux pilules. [...]
[...] En réalité, la tradition naît avec l'apparition des philosophes des Lumières où pour la première fois, on voit des auteurs s'engager dans les questions politiques, sociales et juridiques à travers les grands évènements judiciaires. En effet, dans l'affaire Calas par exemple, Voltaire eut, justement, un rôle prépondérant à tenir. L'affaire éclate au milieu du XVIIIe siècle. Calas, riche commerçant protestant, est accusé à tort d‘avoir tué son fil, retrouvé mort dans son magasin. De ce fait, le père Calas fut accusé à tort, torturé et confronté au supplice de la roue. [...]
[...] Anne Franck dans son journal véhicule au jour le jour à ses lecteurs, sa peur omniprésente d'être vue des Allemands. Ida Grinspan dans J'ai pas pleuré ou encore Simone Veil dans Une vie retracent également, par le biais de leur témoignage, l'enfer des camps de concentration. Toutefois, d'autres auteurs, avant d'écrire pour eux- même, ont voulu écrire pour le lecteur, tantôt pour le divertir, tantôt pour lui apporter une connaissance. Certains écrits fantastiques tels que la nouvelle ou le roman, peuvent avoir pour unique but de raconter une histoire, de divertir le lecteur grâce à leur totale déconnexion avec la réalité par exemple. [...]
[...] L'un des rôles historiques de l'auteur est bien de prendre part activement aux questions et grands évènements de son époque. Il peut toutefois s'engager en proposant de nouvelles idées ou nouvelles conceptions du Monde qui l'entoure. Cependant, le rôle d'un écrivain ne se limite pas forcément à défendre des valeurs qui lui tiennent à cœur, il peut aussi écrire pour son propre plaisir ou au contraire pour se purger d'un traumatisme personnel. Il peut également utiliser son art pour divertir, apporter une connaissance aux lecteurs ou pour offrir une simple œuvre esthétique. [...]
[...] En effet son roman est découpé en plusieurs livres où le deuxième traite de l'éducation. Il y expose ses principes idéaux pour éduquer un enfant notamment lorsqu'il écrit : Notre manie enseignante et pédantesque est toujours d'apprendre aux enfants ce qu'ils apprendraient beaucoup mieux d'eux-mêmes, et d'oublier ce que nous aurions pu seuls leur enseigner. Y a-t-il rien de plus sot que la peine qu'on prend pour leur apprendre à marcher, comme si l'on en avait vu quelqu'un qui, par la négligence de sa nourrice, ne sût pas marcher étant grand ? [...]
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