S'il est un bien une chose que Beckett utilise sans aucune retenue dans toutes ses œuvres, c'est bel et bien l'usage des didascalies. En effet sans elles, l'action ne serait qu'un flux d'information ininterrompu et débité inlassablement.
Les didascalies portent en elles les indications et les intentions scénaristiques de l'auteur, elles sont les garantes de l'ordre et hiérarchisent les répliques des personnages. On comprend alors très vite que ces dernières occupent un rôle capital au sein du courant théâtral de l'absurde. Mais dans quelle mesure les didascalies de Fin de partie se démarquent-elles du théâtre classique ? Quels rôles incarnent les didascalies dans fin de partie ?
[...] Ces didascalies auront pour principale vocation de donner une personnalité aux acteurs. Que ce soit à dominante tragique pour Ham qui doit selon ses didascalies, réciter son texte d'un ton grave, en étant de plus aveugle et sur une chaise roulante ou bien plutôt à dominante comique pour le couple Nagg et Nell, vivant à l'intérieur d'une poubelle. Grâce à ces expressions scéniques et ces didascalies descriptives, Beckett nous donne à voir tout ce qui se passe sur scène, en ne négligeant aucun détail. [...]
[...] Ces didascalies par leurs précisions recréeront à l'identique l'univers de Beckett, et mettront en avant l'importance d'un message suggéré implicitement, plutôt que l'évidence même de la parole des acteurs trop souvent mise en valeur dans le théâtre classique. Les didascalies se retrouveront au cœur même de cette vocation littéraire, et viendront bousculer un peu plus toutes les conventions établies jusqu'à lors. Remettant en question jusqu'à notre existence même, pour ainsi mieux faire la critique de la vanité humaine de l'existence. [...]
[...] Quel est le rôle des didascalies dans Fin de Partie de Beckett ? S'il est un bien une chose que Beckett utilise sans aucune retenue dans toutes ses œuvres, c'est bel et bien l'usage des didascalies. En effet sans elles, l'action ne serait qu'un flux d'information ininterrompu et débité inlassablement. Les didascalies portent en elles les indications et les intentions scénaristiques de l'auteur, elles sont les garantes de l'ordre et hiérarchisent les répliques des personnages. On comprend alors très vite que ces dernières occupent un rôle capital au sein du courant théâtral de l'absurde. [...]
[...] Les faits et les dialogues s'embourbent et n'aboutissent pas. Et la fin de la pièce sonne en écho avec le commencement, quand Hamm et Clov retrouvent leur position initiale, et c'est dans un silence final que la pièce se conclura. L'action inhérente de Fin de Partie semble être ralentie à la fois par les didascalies et par l'expression un temps On en vient même à se demander pourquoi cette didascalie revient si souvent, si Beckett voulait nous faire prendre conscience de ce temps dont nous sommes prisonniers, et dont seule la mort peut paradoxalement nous délivrer. [...]
[...] Souvent même les didascalies de gestes obtiendront plus d'attention des spectateurs que les paroles elles-mêmes. On aboutit à un cas limite de texte théâtral. Tous ces silences réduisent en quelque sorte l'importance de la parole. Quand par exemple Ham pendant son monologue final, fragmentera sans cesse son discours par des bâillements, ou des silences interminables, les spectateurs perdent alors très vite le fil de son discours qui n'est en soit pas très cohérent. Mais c'est peut-être ce que suggèrent toutes ces didascalies, c'est-à-dire de justement se décrocher de toutes ces conventions fixées jusqu'à présent, à savoir l'importance de la parole. [...]
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