En somme, au début de ce deuxième récit de la chronique ou narration villageoise, se dresse un portrait lacunaire et subjectif du héros déjà mis à distance par les villageois acceptant avec résignation sa métamorphose comme un phénomène inexpliqué et inexplicable (...)
[...] Le mystère Langlois tient dans ce portrait à sa complexité, à sa dualité, qui lui donne le statut d'un sphinx et d'un roi, peu être d'un Dieu dans l'esprit des villageois admiratifs, respectueux, et légèrement méfiants ; cependant Giono lui-même semble à travers les villageois parler au lecteur pour l'inciter à voir en son héros un homme plein de misère au sens pascalien du terme, déjà incapable de se satisfaire de l'absurde marche du monde et incarnant toutes les zones obscures de l'humaine condition Montaigne dit : Chaque homme porte en lui la forme entière de l'humaine condition : Langlois fait basculer au début du second récit le roman policier dans le roman le roman psychologique, moral et même métaphysique. [...]
[...] Nous étudierons la nature et les caractéristiques de ce texte, puis le point de vue adopté, enfin la représentation d'un être exceptionnel et mystérieux. Nature et caractéristiques de ce texte Texte descriptif : portrait - Langlois est l'une des créations les plus vivantes de Giono - Temps de la description : imparfait, alterne avec un présent de vérité générale et un plus que parfait - L2-3 : c'est veut dire ça veut dire : austère=monacal et cassant=militaire - Portrait d'un homme qui est à la foi le même et un autre Ce portrait n'est pas d'un grand réalisme - Lacunarité du portrait : portrait psychologique réduit à deux mots - Austère, monacal : être qui vit en retraite, mystérieux et énigmatique - Cassant : voix, propos, manière un peu brutale, autoritaire - Pas d'explications sur le pourquoi de cette métamorphose Ce portrait débouche sur un portrait physique - Portrait physique lacunaire - Moustache : synecdoque de toute la personne - Dandysme d'un être coquet qui soigne son apparence - Cette moustache date d'avant : L13 - L19 : ça devait être sa nouvelle façon - Ce portrait montre la nouvelle façon de Giono de faire des portraits : en laissant des trous II- Point de vue adopté Les vieillards du village parlent en 1916. [...]
[...] V dans l'esprit des villageois. Ceux-ci dressent le nouveau portrait de leur héros. [...]
[...] Il devient une sorte de mythe naturel : ces villageois sont assez fatalistes - Ils ne cherchent pas à comprendre : indifférence, égoïsme - Triple répétition du verbe accepter et paisiblement L23 III- Représentation d'un être exceptionnel et mystérieux La complexité marquée par une forme de dualité Celui d'autrefois et celui qu'il est devenu A la foi moine et soldat - Deux corps bien différents - Les moines comme les soldats ne sont pas des laïcs - Aspect spirituel (moine) - Militaire : centré sur l'action, la violence, la guerre (actes désapprouvés par la religion) - Aspect du sphinx et du roi - Moine parfaitement seul - Militaire peu obéissant - C'est un marginal, un insoumis Cette solitude est celle d'un héros supérieur - Rançon de l'aristocratie Etre mystérieux dans sa solitude - Semble happé par des préoccupations personnelles - Personnage un peu inquiétant : œil noir : semble montrer un être tourmenté par une sorte de quête - Les villageois n'ont pas conscience que quand ils l'ont retrouvé, l'avaient un peu perdu : pauvre être humain accablé par le poids de la misère de la condition humaine En somme, au début de ce deuxième récit de la chronique ou narration villageoise, se dresse un portrait lacunaire et subjectif du héros déjà mis à distance par les villageois acceptant avec résignation sa métamorphose comme un phénomène inexpliqué et inexplicable. [...]
[...] Giono, Un roi sans divertissement : LA2 Le mystère Langlois Après le premier récit de la chronique romanesque de Jean Giono rédigée en 1946 Un roi sans divertissement, récit assuré par un narrateur anonyme et relatant de mystérieux meurtres dans la montagne de Haute Provence lors des hivers de 1843 à 1845, suivis d'une exécution non mystérieuse du meurtrier M. V par le capitaine de gendarmerie Langlois, le deuxième récit, assuré par de vieux villageois en 1916 qui furent témoins du drame de 1846 à 1848 s'ouvre sur le retours au village, au printemps 1846 d'un Langlois métamorphosé devenu commandant de louveterie et dont le mystère relai avec force celui de M. [...]
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