Commentaire composé du poème: Ce coeur qui haïssait la guerre de R. Desnos. Le devoir est en trois parties et entièrement rédigé. Desnos qui a longtemps été proche du surréalisme, a clairement affiché son pacifisme pendant l'entre-deux-guerres. Pourtant, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, il appelle précocement à la lutte contre le fascisme. Dans ce poème, il s'emploie à justifier son appel au combat.
[...] L'analyse des champs lexicaux fait ressortir l'omniprésence de la guerre. Nous pouvons noter d'abord un champ lexical en rapport avec le corps humain: cœur occurrences), sang veines oreilles cervelles Cette accumulation donne l'impression que l'homme est immergé totalement dans la guerre; il ne peut pas la fuir ou l'ignorer. Cette emprise sur le corps imprègne l'esprit un tel bruit dans la cervelle (vers 4). La guerre emplie toutes les pensées. Le vers Voilà qu'il se gonfle transmet une idée de tension. [...]
[...] Le jeu des sonorités le pare d'une profonde originalité et le rend inclassable. C'est un poème sonore empli de bruit et de fureur. En ancien surréaliste, Desnos ne se cantonne pas à un genre. Son poème prend tour à tour des intonations lyriques, épiques. Ces vers en prose témoignent de sa volonté de s'affranchir des règles pour s'exprimer sans entraves. L'appel à la révolte contre Hitler exprimé dans ces vers prend une dimension particulière à la pensée du destin tragique de leur auteur, déporté et mort dans les camps nazis. [...]
[...] Son auteur, Robert Desnos, est né en 1900. Attiré très jeune par la littérature, il lit Victor Hugo et Charles Baudelaire. Dans les années 1920, il se rapproche du mouvement dada et du surréalisme. Toutefois, partir de 1927, il s'éloigne de son chef de file André Breton, qui l'avait pourtant couvert d'éloges: Le surréalisme est en marche et Robert Desnos est son prophète Bien qu'en rupture officielle avec les représentants du surréalisme, son œuvre continue d'être marqué par ce courant, et par son goût pour l'écriture automatique. [...]
[...] La dure réalité: la guerre. Le début du poème commence par un constat. Dans le premier vers, la tournure voilà qu'il annonce la situation. Le poète plonge d'emblée le lecteur dans le contexte. Cette tournure voilà qu'il est reprise au vers trois et continue avec des variantes aux vers quatre et cinq : Et qu'il Robert Desnos fait donc une succession de constats qui nous place devant la réalité : la guerre. Cette impression est amplifiée par le jeu des temps. [...]
[...] Robert Desnos est dans une posture de persuasion. Il veut montrer que l'apparente contradiction entre un cœur pacifiste et un cœur de combattant a en réalité une explication simple. Le poète résout ce dilemme par un seul mot, un mot magique mit en exergue par deux points et écrit avec une majuscule: Liberté (vers 14). Le poète l'érige en valeur suprême et elle justifie tout, même la guerre. Dans ce poème d'appel au combat, la haine de la guerre de Robert Desnos est constamment présente mais elle est subordonnée à la Liberté La guerre est menée sans vocation, sans aucune attirance pour elle. [...]
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