Le mot « abîme », dès le début du texte, rappelle que la situation est infernale, que la parole jaillit des profondeurs « de profundis », comme Rimbaud l'écrivait dans « Mauvais sang ». Mais de quel abîme s'agit ?il ? (...)
[...] Tout espoir de paradis ou de purgatoire semble exclu : c'est une raison supplémentaire pour ne rien faire. Les récompenses futures, éternelles nous échappent ou, comme l'exprime Rimbaud de manière plus abrupte, nous les échappons (ce qui est encore plus fort que ne le serait l'expression attendue : nous les laissons échapper.) Cet Enfer est encore l'enfer du feu, de la chaleur : il fait trop chaud la température du brasier annihile tout effort, toute velléité, tout travail. - L'enfer de l'été : Cette chaleur, c'est aussi, - sur la terre cette fois- celle des mois d'été passés dans la ferme de Roche en 1873. [...]
[...] C'est encore là son abîme, celui qui s'est creusé en lui. La prière ne fait qu'y passer au galop : elle est à peine une velléité fugitive. La seule occupation intérieure sera l'abandon aux rêveries et aux fantasmes, aux masques aussi, aux personnalités d'emprunt saltimbanque, mendiant, artiste, bandit et même, la plus inattendue, prêtre L'être souffrant est pris entre les regrets et l'appréhension de l'avenir : l'âge de 20 ans, que Rimbaud ne doit atteindre qu'un an plus tard, le 10 octobre 1874. [...]
[...] Fulgurante, la prose rimbaldienne est, dans cette page, une prose transparente correspondant à un effort suprême de lucidité sur soi même. [...]
[...] Lecture analytique Une saison en enfer de Rimbaud L'éclair (v.1à 28) ID FDL : 764 Rimbaud : Une Saison en Enfer (1873) : L'éclair (v.1à 28) Sommaire 1. Une idée fugitive 2. Le fond de l'enfer 3. Prose et Poésie 4. Conclusion Analyse Introduction : Le titre pourrait faire de cette partie antépénultième d'une Saison en Enfer une manière d'illumination. Les deux mots sont synonymes. Mais alors que l'illumination est plutôt une image fulgurante, l'éclair qui traverse l'esprit est plutôt une idée, celle du travail humain Le cadre reste l'enfer, et il faudra situer une telle idée dans ce cadre. [...]
[...] A titre personnel, il a un mouvement de rejet. Il est désabusé à l'égard du travail ; la lenteur de la recherche scientifique est incompatible avec son rythme vital. Comme si ce rythme vital est trop rapide, il sent, à moins de 20 ans, sa vie déjà usée. Ce qui lui en reste devrait être consacré à la paresse : feignons invitation aux faux-semblants appelle fainéantons invitation à la paresse (dans la langue populaire feignant est synonyme et quasi-homonyme de fainéant) ; le rêve, le regret, le souvenir peuvent alors envahir l'esprit. [...]
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