Bien que le poème soit daté et plus encore localisé « en wagon du 7 octobre 1870 » (la date correspond à sa seconde fugue après la première du 29 août à Paris qui se termina en prison pour avoir voyagé en train sans billet), son thème semble tout droit sorti de l'imagination de Rimbaud, comme l'indique le participe passé du titre « Rêvé ». Il s'agit bien d'un rêve sentimental car la seconde fuite vers la Belgique se fait sans train cette fois, à travers champs (...)
[...] Rimbaud semble ressentir un bien- être indéniable, un réel bonheur en compagnie de cette jeune femme. Le jeu de l'amour et du désir commence par une mise en scène dans le premier quatrain. Il se poursuit par une invitation personnelle avec le pronom tu dans le second quatrain : Tu fermeras l'œil au vers 5 est une invitation à ne pas en rester là, mais à reconstruire les corps, à les deviner, à les imaginer au lieu de les observer, à les magnifier pour en retirer le plus de plaisir. [...]
[...] D'ailleurs, la femme aimée n'est jamais caractérisée, elle est le fruit d'un fantasme de l'auteur. Ce voyage amoureux reste une passion légère, badine à la façon de Watteau dans L'embarquement à Cythère. Le marivaudage rimbaldien se nourrit quand même d'expériences sensuelles rapportées dans Au Cabaret vert. III) Conclusion : Ce sonnet décrit une relation amoureuse imaginaire, dans un cadre utopique, prétexte à un jeu sensuel. Ce voyage amoureux qui exclut les autres (misanthropie dépeint un amour certes exclusif mais inaccessible. [...]
[...] Cette comédie de l'amour impose donc la plus grande sérénité. II) L'éloge de la sensualité et de l'érotisme (tercets) L'isolement d'un wagon dans la nuit est ici le prétexte à des rapprochements heureux, à l'éveil de la sensualité. Le connecteur logique puis v.9 permet d'envisager un jeu amoureux avec des verbes d'action sentira et courra (vers 11). L'emploi du futur évoque également une progression narrative qui reste toutefois relative. En effet, la sensualité de la situation repose sur des sous-entendus, exprimés par des points de suspension et par la personnification (renforcée par une comparaison v.10 reprenant l'adjectif fou du v.3) du baiser en animal. [...]
[...] L'originalité de cette comparaison est de convoquer un animal associé habituellement à la répulsion pour en faire une image sensuelle. Toutes les audaces semblent permises, avec la répétition de l'adjectif folle v.10 fous v.3). De plus l'ordre à l'impératif v.12 et l'inclinaison de la tête constituent un appel au rapprochement. Enfin les tirets placés au début des vers 13 et 14 prolongent le jeu : cette impression de durée est confirmée par l'expression prendre du temps v.13 et par l'adverbe beaucoup v.14. [...]
[...] Il écrit notamment Rêvé pour l'hiver durant sa fugue en Belgique, le 7 octobre 1870. Ce poème expose une rêverie sentimentale qui fait l'éloge de la sensualité et de l'érotisme. Un rêve sentimental (quatrains) Bien que le poème soit daté et plus encore localisé en wagon du 7 octobre 1870 (la date correspond à sa seconde fugue après la première du 29 août à Paris qui se termina en prison pour avoir voyagé en train sans billet), son thème semble tout droit sorti de l'imagination de Rimbaud, comme l'indique le participe passé du titre Rêvé Il s'agit bien d'un rêve sentimental car la seconde fuite vers la Belgique se fait sans train cette fois, à travers champs. [...]
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