« Je est un autre » Proposition qui forme un paradoxe : le pronom qui désigne celui qui parle, celui que nous croyons le mieux connaître serait, à en croire Rimbaud, un autre. En quel sens l'entendre ? Est il un autre que celui qu'il croit être, un autre que celui que l'on croit connaître ? Ou alors devient il un autre à chaque instant ? (...)
[...] Elle offre en effet l'image du poète relaçant sa chaussure, La trivialité du geste à elle seule rompt avec le lyrisme. Mais c'est surtout la métaphore qui est instructive : elle met en rapport la poésie, symbolisée par la lyre, avec les lacets que tire le poète, un pied près de son coeur»". Comment mieux tourner le dos à l'image traditionnelle de l'inspiration poétique ? Comment montrer plus ironiquement que le poète ne s'inspire que de sa propre marche ? [...]
[...] Tant pis pour le bois qui se trouve violon et Nargue aux inconscients, qui ergotent sur ce qu'ils ignorent tout à fait. Je est un autre Proposition qui forme un paradoxe : le pronom qui désigne celui qui parle, celui que nous croyons le mieux connaître serait, à en croire Rimbaud, un autre. En quel sens l'entendre ? Est il un autre que celui qu'il croit être, un autre que celui que l'on croit connaître ? Ou alors devient il un autre à chaque instant ? Peu importe. [...]
[...] Ce que promet le poème, par-delà les images qu'il suscite, c'est lui- même. Il risque certes de décevoir notre attente d'un autre monde, mais en même temps il est capable de nous enchanter. D'ailleurs, ce qu'il donne n'est pas vain : c'est l'assurance que le sujet peut se dépasser et agrandir l'image qu'il se fait des choses qui l'entourent, qu'il peut devenir autre imaginer d'autres usages possibles de la langue et du monde qu'il hérite. C'est somme toute se souvenir que du bois peut naître un violon et que la musique est proche de nous en toute circonstances. [...]
[...] On assiste moins à la description du réel qu'à sa constante transformation, qu'à son déplacement d'un lieu vers un autre de la pensée. Le poème parle t'il des couleurs mouvantes de la mer, de la musique des vagues, de la poésie ou de l'amour ? De tout cela sans doute, de façon à ce qu'une dimension du réel renvoie aux autres dans un miroitement incessant. On le voit si je est un autre La réalité qu'il perçoit est autre elle aussi et ne distingue guère de l'hallucination. [...]
[...] D'ailleurs la première partie du poème (strophe évoque cette libération. La rupture brutale avec le monde terrestre, l'abandon des haleurs aux peaux rouges qui les supplicient, la perte progressive de tout chemin, la course folle puis la danse du bateau, enfin sa purification et sa régénération au contact de la mer, tout, dans ces vers, évoque la joie et le bien-être d'une telle libération. La dérive du moi, à l'image de celle du bateau est comprise ici comme une chance, une condition de l'aventure, une ouverture à l'imaginaire Les pouvoirs de l'imaginaire Strophe la métaphore décrit la mer comme le poème qui la décrit : Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème de la mer Celui-ci ne nomme plus seulement les choses en respectant les conventions, il les suscite dans l'imagination sous un angle imprévu. [...]
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