Au premier abord on pourrait croire que Le Dormeur du Val est un poème évoquant gentiment le somme d'un soldat dans une nature merveilleuse. En effet, on constate la présence rassurante de la nature dans les quatre strophes du sonnet. On remarque les nombreuses personnifications : "montagne fière", "chante une rivière". De plus ce décor vivant apparaît comme une mère qui dorlote son enfant : les herbes tressent un édredon au soldat ("lit vert"), le "soleil" apporte la chaleur et l'on peut penser que la rivière "chante" une berceuse (...)
[...] On peut alors penser que cette nature personnifiée reflète les émotions et les pensées du poète. Ainsi Arthur Rimbaud montre que la guerre n'a de gloire que pour les larmes et le dégoût des populations. Enfin on s'aperçoit que le narrateur fait son apparition au vers 11 et interpelle la nature : Nature, berce-le Le lecteur a alors l'impression de formuler cette demande et ressent de la tendresse envers le soldat. Cette tendresse peut alors vite se transformer en pitié de part l'antithèse qui oppose chaudement à froid Le registre pathétique fait son apparition. [...]
[...] C'est sous le registre lyrique que le poète met en scène un soldat un soldat ayant deux trous rouges au côté droit dans un décor vivant et resplendissant. Arthur Rimbaud espère de par ce contraste choquer son lecteur. Arthur Rimbaud n'est pas le seul auteur à avoir défendu la paix mais son poème Le Dormeur du Val est terriblement efficace grâce à la sobriété de son accusation. Le poète a donc réussi son pari. On peut se demander alors quels procédés sont utilisés par Voltaire pour dénoncer l'absurdité de la guerre dans Candide ? [...]
[...] Arthur Rimbaud utilise ce procédé afin de dénoncer une vie trop courte, arrêtée trop tôt. De plus le poète choisit de mettre en scène un soldat jeune à ses yeux un enfant qui est insouciant tête nue Rimbaud met en place tout un réseau lexical du corps humain : nuque pieds narine main poitrine bouche On remarque aussi l'article indéfini Un et l'absence de cadre temporel. Le soldat est une personne innocente et pourrait donc être n'importe qui. Arthur Rimbaud dénonce l'injustice de la guerre, un problème de tous les siècles. [...]
[...] Puis on se rend compte que la nature entière est en deuil ; elle pleure et rend hommage au soldat. Le lit vert devient le lit de mort du soldat. On peut relever aussi le rôle des glaïeuls. Cette plante aux couleurs vives peut symboliser la gaieté mais connote ici les fleurs tombales. Cela peut alors nous évoquer le recueil de poèmes de Baudelaire Les Fleurs du Mal. On note aussi l'emploi de trou(s) au premier et dernier vers. Ce nom peut symboliser la tombe du soldat. [...]
[...] Lorsque Rimbaud écrit Le Dormeur du Val en 1870, la France est en plein conflit contre la Prusse. Ce sonnet met ainsi en scène un jeune soldat dormant paisiblement dans une nature protectrice et chaleureuse. Mais le lecteur découvre avec horreur que le militaire a été tué lors d'une bataille. Le poème apparaît donc comme une violente dénonciation de la guerre. Mais comment ce réquisitoire se met-il en place dans un texte à l'apparence si tranquille ? Pour répondre à cette question nous étudierons d'abord l'évocation sereine. [...]
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