Commentaire composé sur la lettre 125, des Lettres persanes de Montesquieu. Elle est écrite sous la forme d'une explication continue (le plan suit le texte). Mais le plan reste finalement très proche de celui d'un commentaire composé.
[...] Introduction (premier paragraphe) 2. Échec de la tentative pour persuader la femme de ne pas se brûler (paragraphes deux et trois) Échec de la tentative inverse pour faire qu'elle se brûle (dernier paragraphe). Il y dans ce renversement est cette symétrie, une ironie, puisque c'est en cherchant à faire qu'elle se brûle, que le bronze lui enlèvera le désir. Idée directrice Eschatologie et vie quotidienne, les fins dernières et la vie conjugale Explication de texte Le premier paragraphe, introductif, indique l'origine de l'anecdote et sa leçon Rica ne fait que répéter un récit. [...]
[...] En effet la conversion de l'épouse sera finalement due à un pur hasard. La jeunesse du jeune bonze implique son inexpérience. Sans doute ignorent-ils les rapports de cette femme avec son mari, mais son inexpérience consiste en ce qu'il croit encore qu'une femme puisse être amoureuse de son mari et qu'il puisse exister des mariages heureux. Nous avons affaire à une féroce condamnation du mariage et de la vie conjugale de la part de Montesquieu. Hommes infidèles . Un fidèle en tant qu'il brahmaniste et par rapport à la religion musulmane. [...]
[...] Conclusion Ce récit est plutôt une petite scène de théâtre. Fait pour l'essentiel de propos énoncés, est rapporté au style direct, il se déroule entièrement chez le gouverneur, avec trois personnages en présence : le gouverneur, le bonze, l'épouse. Le thème essentiel en est l'impossibilité de concevoir l'au-delà. Nous sommes en face d'une conception profondément non religieuse de la religion, dans la mesure où Dieu lui-même apparaît comme un être humain, voire un être tout à fait familier. Impossibilité de concevoir un univers autre que le monde terrestre. [...]
[...] Suit une évocation du mari qui semble bien loin de toute religion : un barbon impuissant à cause de son âge. Il y a pourtant la mention du dieu Brama. Mais elle n'a pas pour fonction de rehausser le quotidien et le familier jusqu'au religieux, au contraire elle est abaissante et fait du dieu un être familier et ordinaire. Le brûler pour lui ? Pas seulement le bout du doigt pour le retirer du fonds des enfers. Véhémence du discours qui rejoint le ton de la première partie. [...]
[...] Nous sommes toujours dans un registre qui est celui de la violence. Les lignes qui suivent vont superposer deux tons : - d'une part celui de l'horreur, le verbe brûlé apparaît deux fois ; trois fois pour l'ensemble de cette première partie - d'autre part celui, anodin, d'un rituel traditionnel et sans conséquence, dont l'accomplissement est refusé par bêtise. Tout se passe comme si la femme ne percevait pas le supplice que constitue le fait d'être brûlée vive, comme si, anesthésie, elle ne sentait pas la douleur de la brûlure. [...]
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