Le Rhin, lettres à un ami (1842), lettre 18, Victor Hugo, le château de Heidelberg, époque romantique, description de château, effet de personnification, anthropomorphisme, imaginaire poétique, narrateur témoin, métaphore du visage
Victor Hugo fait une description d'un château en ruine, ce qui est un thème banal et même stéréotypé de l'époque romantique. Comment l'auteur parvient à être original dans cet exercice ? Il utilise des indications réalistes en décrivant des traits classiques d'un château ainsi qu'une atmosphère nocturne, mais ce n'est pas un texte réaliste. C'est un tableau qui vise à impressionner plus qu'à informer. L'effet de personnification saute aux yeux : le château est comparé à une grande tête de mort et il opère une assimilation des façades à des visages, c'est un thème de l'anthropomorphisme qui est une clef essentielle à l'imaginaire poétique. Par ailleurs il y a une présence du narrateur comme acteur et témoin dans l'évocation du château : Hugo se montre en train de voir. Que peut-on penser de la "fictivité" de la lettre ? En tout cas, celui lui donne encore un ancrage dans le réel. C'est donc un texte descriptif qui va au-delà de la description.
[...] Sa vision est celle d'un témoin = authenticité. Le moi tente de nous faire croire à la scène en nous faisant adhérer à l'émotion du narrateur. – Pour valoriser le narrateur. Si la présence du moi sert la description, la grandeur du château rejaillit sur le narrateur qui les contemple ds un face à face audacieux. Plsrs indices soulignent son courage : ruine déserte et lugubre dans laquelle il ose entrer & les 2 géants de pierre le laissent passer. [...]
[...] » ruines qui font ressortir la fragilité de tte chose. Spectacle de ce qui ets tombé qui renvoie l'imagination à la grandeur passée d'un édifice. Ms qd Hugo dit « il n'y a rien de plus grand que ce qui est tombé » glissement significatif = V. d'hugo de faire revivre ce qui ets mort & de rendre sensible au « drame » si humain d'un château édifié par les hommes d'où l'identification cô visage. La grande métaphore du visage aspect systématique de la démonstration/assimilation. [...]
[...] Aussi expression de l'absolu ds ce texte : tout X3 et son contraire aucun X3 dans une seule énumération + va du plus petit (recoins les plus obscurs) au plus grand (rien n'est plus grd) + recherche du superlatif & l'extrême (rien vu de ma vie ; inexprimable ; inaccessibles) un grd travail sur le rythme : rythme ternaire en §3 (avait une tristesse, une douceur et une majesté inexprimables) + effets d'amplitude. Expl de phrase en 3 tps : et dans les profondeurs noires, sous des voûtes et des corridors inaccessibles, je voyais des blancheurs se mouvoir lentement. = cette dernière ligne est un alexandrin. [...]
[...] choix d'une nuit de lune voilée pr avoir la « clarté lugubre » pr mettre les ruines en valeur et leur donner la majesté et la tristesse inséparables qu'il se plaît à décrire. Intertextualité de ce thème : Diderot en 1767 ds un salon « Ô les belles, les sublimes ruines Quelle fermeté et en même temps quelle légèreté, surêté, facilité de pinceau Quel effet, quelle grandeur, quelle noblesse . les idées que les ruines éveillent en moi sont grandes. Tout s'anéantit, tout périt, tout passe. [...]
[...] « je n'entendais aucun pas, aucune voix, aucun souffle » : est-ce possible ? Visage des ruines qui annonce d'autres visages moins apparents puisqu'ils sont morts ms dont la réalité semble attestée par le témoignage du narrateur. Son témoignage authentifie le caractère mystérieurx de l'édifice visité et lui confère une dimension de réalisme fantastique. la présence du moi : double mise en valeur il est notable que l'auteur de cette « lettre » fictivement adressée à Louis se met en scène au fil de son évocation. [...]
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