Sciences humaines et arts, révolte contre le père, Le passé simple, Driss Chraïbi, littérature maghrébine, révolte chez Driss Chraïbi
La figure du père est omniprésente dans toutes les littératures, notamment la littérature maghrébine d'expression française. Elle est présente comme figure de fascination, chez Assia Bjabar par exemple, ou de dénigrement comme chez Driss Chraibi. Ce dernier publie en 1986, un roman qu'il intitule Le Passé Simple où la figure du père pousse la trame narrative.
En effet, dans ce dernier, il s'agit de l'histoire de Driss, le personnage principal et le narrateur de l'histoire. Celui-là, suite à l'oppression de son père, envers lui, ses frères et sa mère, quitte la maison familiale et voyage à Fez pour rencontrer un philosophe avec qui au lieu de faire la prière, comme il était prévu par son père, il fume des joints. Toutefois, la mort de Hamid, son frère, déclenche chez le héros un comportement violent et offensif et vis-à-vis de sa mère, qu'il a tant défendue, et vis-à-vis de son père. Il les dénigre. Mais en même temps, et au fil de l'histoire, cette haine se transforme en amour. Le récit fini par le départ de Driss en France.
[...] Le seigneur frappa dans ses mains. - Ecoutez. Ce fut comme un coup de baguette magique : 8 paires d'yeux paires d'oreilles. p 52 Les 8 paires d'yeux paires d'oreilles n'appartiennent qu'au père qui se voit dans ses enfants. Après avoir examiné l'image du père dans les deux premiers chapitres où il parait monstrueux et méritant à tout châtiment. Nous continuerons notre analyse pour voir si ce n'est qu'une préparation à l'esprit de la part de l'auteur pour faire passer et justifier l'acte qui va suivre. [...]
[...] p.153 Ces propos renvoient aussi le lecteur vers le père absent dans cette conversation. Driss accuse sa mère et lui reproche son choix. Le père devient l'époux de sa mère, comme un beau père. Que disait le Seigneur ton époux ? “S'il était écrit qu'un de nos enfants P149 Cependant, quelque temps après, le père revient sur la scène. Il découvre ou plutôt il présume ce que son fils à fait : violence et cigarette. “Père, il y a trois jours vous m'avez ordonné de me tenir prêt à accompagner ma mère à Fès. [...]
[...] Le ton furieux que marque l'usage du verbe, mis en italique, falloir, est présent dans le passage : Driss ton fils t'a posé une question. A laquelle il faut répondre p.132. Puis, dan la page 153, on assiste à toute une scène de violence contre la mère. Driss lui parle violemment et la traite d'imbécile. Driss ton fils est mort. Mort pour toi, mort à cette vie de clebs. Et il va partir. Mais auparavant- imagine toi un chêne scié à la base- j'aurai mis à bas le Seigneur, mon père, et, toi, je t'aurai traitée d'espèce d'imbécile. [...]
[...] La révolte chez Driss Chraïbi, prend plusieurs visages. De prime abord, le personnage principal, Driss, choisis de se révolter par intermédiaire des figures mythiques. C'est en effet, son imagination qui lui joue des tours. Dès l'incipit, l'image du père parait négative. Dans le passage, A l'heure où un descendant d'Ismaël ne pourra plus distinguer un fil noir d'un fil blanc la notion du père injuste, oppresseur ressort rien que du nom d'Ismaël. Cet enfant, obéissant à son père, a été rejeté deux fois : une fois lorsque son père, Ibrahem, le laisse avec sa mère, Hadjer, seuls au milieu du désert ; une deuxième fois, lorsqu'il lui demande de le laisser le (Ismaël) sacrifier en l'égorgeant. [...]
[...] Cette ironie, ou plutôt cette description en creux continue dans les deux passages suivants Le Seigneur ne me donne pas d'argent de poche. Il n'est pas avare. Il juge que je n'en pas besoin, voilà tout. p.15 Si je suis en retard, le Seigneur ne se mettra pas en colère. Il a des nerfs aussi rigides que sa loi. p.16 Le père ne donne pas d'argent mais il n'est pas avare non plus. Il ne se met pas en colère mais il a les nerfs rigides. On remarque une contradiction des les propos du personnage. [...]
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