Rousseau écrit "Les Rêveries du promeneur solitaire" dans les deux dernières années de sa vie et sa mort viendra interrompre l'œuvre à la hauteur de la dixième promenade. Ce texte autobiographique se présente comme un bilan de sa vie, notamment dans la cinquième promenade, dont "La Rêverie au bord du lac", lorsque Rousseau y détaille son quotidien sur l'île de Saint-Pierre et la satisfaction qu'il y trouve par ses souvenirs.
Le cadre qui inspira Rousseau pour "Les Rêveries" est l'île de Saint-Pierre, où il affirme trouver d'incroyables endroits. Il parle d'un paysage aux couleurs uniques : « montagnes bleuâtres". Les adjectifs qualificatifs employés témoignent de l'éloge fait à la nature : "délicieuse", "superbe", "ravissant", "les plus riants et les plus solitaires".
[...] On comprend cette volonté de l'isolement et de ‘coupure' par les différends qu'il avait auparavant eus avec les hommes de cette époque ; il parle d'ailleurs d' ‘instabilité de ce monde'. Rousseau, qui vit une communion avec la nature, est davantage en harmonie avec le paysage : rythme lent, nombreuses allitérations et consonnes me surprenait souvent sans que je m'en fusse aperçu et voyelles nasalisées fixant mes sens et chassant participes présents, verbes à l'infinitif. Tous ces éléments participent à une synesthésie sensorielle très marquée. Le bonheur est également défini par le caractère utopique que le narrateur accorde à la nature. Ce lieu, idéal selon ses souvenirs, perpétue le bonheur. [...]
[...] "Les rêveries du promeneur solitaire", Jean-Jacques Rousseau (1782) - cinquième promenade, "La rêverie au bord du lac" Rousseau écrit les Rêveries du promeneur solitaire dans les deux dernières années de sa vie et sa mort viendra interrompre l'œuvre à la hauteur de la Xe promenade. Ce texte autobiographique se présente comme un bilan de sa vie, notamment dans la Ve promenade, dont La Rêverie au bord du lac, lorsque Rousseau y détaille son quotidien sur l'île de Saint Pierre et la satisfaction qu'il y trouve par ses souvenirs. [...]
[...] C'est donc par la remémoration que Rousseau ressent ce plaisir. Pour lui, l'instant ne dure qu'à partir du moment où il écrit. Ainsi, en faisant de la nature, de la notion du bonheur et de la solitude un sujet de réflexion et d'écriture, Rousseau parvient à retisser avec son lecteur les ‘liens' qui avaient été brisés par les autres hommes. C'est donc par le culte de la sensibilité et l'exaltation du sentiment de la nature dont il fait preuve que Rousseau est couramment admis comme l'un des précurseurs majeurs des romantiques (tonalité lyrique et élégiaque), aux côtés de Diderot et Prévost. [...]
[...] Au cours du texte, Rousseau décrit subtilement et précisément les moments de la journée sous forme de progression : mon après-midi quand le soir apparaît la nuit me surprenait Ce système donne au lecteur l'impression de vivre les souvenirs évoqués par le narrateur. Outre la description visuelle, Rousseau évoque d'autres sens, tel que l'ouïe ; en effet, il souligne les sons émis par les mouvements de l'eau : le bruit des vagues [ ] frappant sans relâche mon oreille et mes yeux et précise également l'effet de ce lieu sur tous ses sens fixant mes sens et chassant mon âme de toute autre agitation Il s'agit de la communion du narrateur avec la nature. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture