La Vie antérieure est le douzième poème de la section Spleen et Idéal. Ce sonnet exprime sans doute le mieux la contradiction qui déchire le poète puisque l'évocation d'un Âge d'Or est entachée d'une profonde mélancolie. Ainsi la description de ce lieu paradisiaque met en évidence l'ambiguïté du statut du poète (...)
[...] Lecture analytique Les Fleurs du Mal de Baudelaire La Vie Antérieure ID FDL : 303 Les Fleurs du Mal de Baudelaire La Vie Antérieure Sommaire A. L'évocation de l'Age d'Or 1. Le cadre solennel de la rêverie 2. L'harmonie du monde 3. Une esthétique de la profusion B. Le statut ambigu du poète 1. Un souverain exotique 2. L'intériorisation de la description 3. [...]
[...] Cette structure close encadre la description du lieu et contribue à son harmonie. L'harmonie du monde Tout d'abord, le vers 1 est marqué par une succession de consonnes dentales d et t (allitérations) qui donne une certaine stabilité à ce monde. De plus, cette harmonie sonore s'accompagne d'une harmonie visuelle : la disposition des strophes en quatrains et tercets indique qu'il s'agit d'un sonnet classique dans sa forme. On remarque ensuite la comparaison pareils (vers des portiques avec les grottes basaltiques image qui rapproche une construction de l'homme d'une architecture naturelle. [...]
[...] La description subjective des deux quatrains s'intériorise dans les tercets : le spectacle change de plan. Le poète participe à l'ordre de l'immensité, occupant une position éminente, à l'instar d'une divinité au centre de sa création. L'emploi des temps au passé renvoie au souvenir et pose même la question de la réalité de ce monde : ce décor idéal a-t-il existé ailleurs que dans l'imagination du poète ? Cependant cette intériorisation du souvenir traduit une mélancolie profonde, paradoxale dans ce monde qui semblait être un paradis. [...]
[...] Le distique qui inaugure habituellement le quatrain est rejeté en fin de poème après un quatrain à rimes embrassées (CDDC) : ce distique final, isolé du reste du sonnet, brise la clôture de ce dernier et rompt l'impression de perfection attachée à la description du lieu. Peut-être est-ce là un faux paradis ? Ces deux derniers vers introduisent un surprenant renversement puisqu'ils dévoilent une tonalité mélancolique : le verbe languir et l'adjectif douloureux au vers 14 traduisent le spleen du poète. Cette chute indique que le paradis était antérieur et qu'il était lui-même entaché d'un manque. [...]
[...] Conclusion : Dans ce sonnet, Baudelaire met en scène sa représentation du bonheur mais, curieusement, il ne se projette pas dans le futur : il préfère l'Âge d'Or. Ce bonheur se révèle toutefois marqué de façon moderne par une mélancolie profonde. [...]
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