Mon rêve familier, Paul Verlaine, poème, poésie française, union des âmes, atmosphère onirique
Un des poèmes les plus célèbres de Verlaine dans ses Poèmes saturniens est « Mon rêve familier ». Dans ce poème, Verlaine semble décrire une femme aimée avec qui il partagerait une relation idéale. Mais cette femme et cette relation sont mises sous le signe du rêve comme l'indique le titre « Mon rêve familier ». En quoi l'éloge de la femme aimée ouvre-t-il tout un réseau de symboles ?
[...] Un portrait vague et indéfini : une femme consolatrice plutôt qu'une amante 1. Une image plutôt qu'une femme réelle -Le premier mot pour désigner la femme est inconnue D'une femme inconnue ce qui pourrait paraître paradoxal. Ici le poète est aimé et aime une femme qu'il ne connaît pas. -On voit peu à peu que cette femme ne paraît pas être réelle, mais plutôt l'imagination, l'image d'une femme aimante. Elle n'a pas de réalité physique : l'idée d'une description physique est niée au vers 9 Est-elle brune ou blonde ? [...]
[...] et mon cœur, transparent/ Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Le poète est également un être qui souffre, comme l'évoque le groupe nominal les moiteurs de mon front blême. La femme vient le rafraîchir le consoler, mais de manière mélancolique puisqu'elle vient pleurer de concert avec le poète qui souffre. On peut voir dans cette union du poète seul et de la femme non seulement une présence amie mais une présence poétique. La femme symboliserait alors la Muse. [...]
[...] ou rousse ? je l'ignore elle ne paraît pas être réelle du tout puisque son nom n'est pas non plus connu. Les seules informations réelles que donne le poète (son regard, sa voix) sont très vagues Une union des âmes plutôt qu'une union charnelle -Nous n'avons donc pas de description terre-à-terre d'une femme aimée réelle. L'union qu'imagine le poète va de pair avec cette description dématérialisée et irréelle : pas de trace de sensualité ou d'union charnelle dans le poème. [...]
[...] On peut de même interpréter la relative comme une formule périphrastique désignant la mort. Ce rêve de femme est donc rêve d'idéal, qui fait sortir le poète du monde présent et lui faire entrevoir un autre monde, peut-être le monde de l'au- delà. La femme ne représente plus alors seulement l'amour, mais l'ailleurs, l'idéal. Le fait d'écrire sur cet ailleurs acquiert un symbolisme : la femme est inspiration, création poétique. III) Symbolisme : la Muse et l'inspiration/ la création poétique ? [...]
[...] Les deux derniers vers soulignent bien ce point : Et pour sa voix, lointaine et calme et grave elle L'inflexion des voix chères qui se sont tues. Le rejet et la diérèse mettent en valeur le terme inflexion qui résonne dans le vers pieds). Dans le même vers, on a donc la recréation de la voix par le mot inflexion au moment même où le poète dit que ces voix se sont tues : paradoxe qui met en valeur la force de la poésie qui en disant ce qui est mort lui donne vie à nouveau. [...]
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