Ce document montre quelle est la représentation des Sarrasins et de l'Islam dans la Chanson de Roland et dans la littérature épique en général.
L'Occident véhicule tout un imaginaire qui attire et repousse à la fois, c'est ce que ce document va montrer en se basant sur le texte de la Chanson de Roland (...)
[...] Cela conduit à la représentation de Baligant dans le texte. Il a droit à un portrait. Il est beau, ce sont des critères esthétiques occidentaux. On parle aussi des relations conjugales des Sarrasins. L'autre n'est pas le même, l'image présente d'étranges confusions. Les ressemblances peuvent être trompeuses. Chez les Francs, il y a le traître Ganelon. Cette trahison est un cas isolé. Mensonge, dissimulation, faux serment est un fait collectif du côté des Sarrasins. Marsile veut proposer une paix trompeuse à Charlemagne. [...]
[...] Ils sont liés par l'hommage vassalique qui est une coutume féodale. Le texte se déroule dans la société féodale, c'est une transposition, une projection sur l'autre. Ils ont les mêmes usages, les mêmes valeurs. Cela renvoie à la tentative de corruption de Ganelon par les envoyés de Marsile. Il y a une similitude de valeurs : les Sarrasins sont des guerriers, ils ont un idéal de gloire comme Roland, comme par exemple Baligant, le neveu de Marsile. On leur prête un armement comparable, des exploits comme aux Chrétiens. [...]
[...] Tous les textes convergent vers une représentation d'une hostilité profonde entre Occident chrétien et Orient musulman. La représentation des Sarrasins et de l'Islam n'est pas monolithique. Il n'y a pas de manichéisme radical. Les Sarrasins ont tort et les Chrétiens, raison. Il y a des personnages Sarrasins qui ont l'admiration du trouvère (Baligant) et des personnages négatifs chez les chrétiens (Ganelon). Il y a une dialectique du même et de l'autre. L'Orient est à la fois fascinant et repoussant. C'est la question du rapport à l'autre. [...]
[...] C'est le pays sans soleil, de la nuit éternelle où rien ne pousse, où vit le Diable : tête énorme, un demi pied entre les deux yeux, visage monstrueux, c'est la marque du félon, du traître. 125-143-144 : Le texte insiste sur la couleur noire des africains, pour le trouvère c'est la marque de la fourberie, du démoniaque. L'altérité physique prêtée aux Sarrasins est fantasmatique, s'exprime à travers l'imaginaire chrétien, celui de l'Enfer. Autre forme par la symétrie : Siglorel/Turpin. Siglorel est le magicien, l'enchanteur descendu aux Enfers, il revient grâce à Jupiter. C'est la représentation de l'autre, c'est la représentation antique romaine des orientaux. [...]
[...] Les armes des Sarrasins sont plus décrites : précieuses, avec des pierres, diamants, or (ex : 189) On décrit celles de Baligant. On décrit Babylone comme une ville de richesses, de plaisirs ainsi que le trône d'ivoire de Baligant. L'escarboucle est une pierre mythique, imaginaire et précieuse. Elle est considérée comme une forme de richesse et de puissance. Elle a le pouvoir d'emmagasiner la lumière, elle est rare. La répulsion est physique. Le texte met l'accent dessus. L'altérité physique prêtée aux Sarrasins est fantasmée. Le conflit n'est pas incessant. Il y a du commerce entre Orient et Occident pendant les Croisades. [...]
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