La représentation de Phèdre dans "La Curée" de Zola

Résumé du document

Etude le la représentation de Phèdre dans le roman La Curée de Zola.

Extraits

[...] Commentaire littéraire La Curée, chapitre 5 : La représentation de Phèdre Dans cet extrait de La Curée, roman naturaliste d'Émile Zola, Renée et Maxime, deux des trois protagonistes principaux, sont amants depuis un an. L'exaltation du début a laissé la place aux remords. Partagée entre deux hommes, le père Saccard, et le fils de celui-ci, Maxime, la jeune femme éprouve un sentiment de culpabilité grandissant. Lors d'une soirée au théâtre des Italiens, Renée va être confrontée à cette tragédie de Racine qui met en scène une jeune Phèdre tourmentée par son amour incestueux pour son beau-fils Hippolyte. [...]

[...] Il n'a aucune attention pour elle se ce n'est le geste de galanterie stéréotypée final. Il est tellement superficiel qu'il ne perçoit as la dimension tragique et qu'il ne songe qu'à plaisanter et à se moquer : "le vieux" Renée, quant à elle, apparaît de plus en plus comme le personnage essentiel du roman. Dans cet extrait, nous vivons la scène au gré de ses sensations et de ses pensées grâce à la focalisation interne. Le passage concerne le dernier acte de la représentation "Quant le vieux parla" annonce le récit de Théramène qui évoque la mort atroce d'Hippolyte. [...]

[...] Maxime, contrairement à Renée, assiste à la pièce sans émotion particulière, autre que celle suscitée par "cette langue étrangère dont les sonorités leur semblaient, par moments, un simple accompagnement d'orchestre . " C'est lui, qui pour une fois, dirige la conversation, et même qui parle seul, contrairement à la scène du Café Riche où Renée seule parlait. Dans cet extrait, Renée ne prononce qu'un mot " Pourquoi?" qui en dit long sur son désarroi. Le narrateur reprend en discours direct un certain nombre des propos de Maxime. [...]

[...] La représentation est l'occasion d'un douloureux retour sur elle-même. Le discours indirect libre exprime la conscience de la vacuité de son existence " comme son drame était mesquin et honteux . elle pressent son incapacité à assumer son rôle tragique "Aurait-elle la force de s'empoisonner un jour?". Engueulée dans une époque médiocre, condamné à la passivité, victime de l'influence du milieu, le personnage de Renée manifeste l'échec du tragique. L'épisode de la soirée au théâtre entretient avec la totalité de l'œuvre des rapports d'enchâssements et de symétrie. [...]

[...] ] que la jeune femme sentait passer sur sa chair chaque frisson de son désir, de ses remords". Discours indirecte et discours indirect libre entrelacés font entendre la voix intérieure de Renée : "Phèdre était du sang de Pasiphaée, et elle se demandait de quel sang elle était, elle l'incestueuse des temps nouveaux". L'apposition "elle", avec l'adjectif substantivé et l'article défini, "l'incestueuse" confère à cette imagination oratoire une dimension emphatique qui souligne à quel point Renée est à la fois désireuse de défier les interdits et rongée par la culpabilité. [...]