Chateaubriand, précurseur du romantisme français, voulait y dépeindre la mélancolie du héros qui, selon lui, était propre à l'époque. Le personnage de René y raconte sa vie passée en s'arrêtant sur les événements qui l'ont conduit à ce mal de l'âme, notamment son habitude de chercher refuge dans une rêverie qui devient un poison et son amour impossible pour sa soeur Amélie.
Dans René, on trouve une analyse du « vague des passions » qui inspire la mélancolie des héros romantiques, tourmentés par des désirs inassouvis. L'oeuvre présente une prose poétique qui va révolutionner la littérature.
Il serait donc intéressant de s'attarder sur cette thématique de la mélancolie du héros ; en insistant dans un premier temps sur le caractère instable de René ; puis en montrant par quels moyens ce personnage cherche à fuir le monde qui l'insatisfait ; et enfin, en expliquant comment et pourquoi ce héros romantique est voué au malheur (...)
[...] Après une enfance rêveuse, il a promené sa mélancolie en Italie, en Grèce et en Angleterre. Mais le tourment qui le ronge le torture encore. Sa sœur, secrètement amoureuse de lui, préfère se retirer dans un couvent. Désespéré, René part pour l'Amérique d'où il apprend la fin de sa tendre Amélie, morte en sainte. Il se retrouve donc sans parents, sans amis, pour ainsi dire seul sur la terre et périra lui-même peu après dans le massacre des Natchez. Ainsi, nous pouvons tout de suite remarquer, d'après ce bref résumé, que René est un personnage au caractère instable. [...]
[...] On retrouve fréquemment cet usage à l'époque romantique, ce qui permet au créateur d'exalter l'individu selon une des grandes aspirations du temps ; il lui permet aussi de se peindre lui-même : c'est le reflet de l'écrivain. René est un être isolé, marginal, incompris et incapable de s'intégrer à la société. Il se complet dans la solitude et la recherche. En effet, il est seul sur la terre ; c'est un élément essentiel du mal du siècle Par ailleurs, il se met volontairement à l'écart chez les Natchez. [...]
[...] Chateaubriand, précurseur du romantisme français, voulait y dépeindre la mélancolie du héros qui, selon lui, était propre à l'époque. Le personnage de René y raconte sa vie passée en s'arrêtant sur les événements qui l'ont conduit à ce mal de l'âme, notamment son habitude de chercher refuge dans une rêverie qui devient un poison et son amour impossible pour sa sœur Amélie. Dans René, on trouve une analyse du vague des passions qui inspire la mélancolie des héros romantiques, tourmentés par des désirs inassouvis. [...]
[...] Cette révélation pousse René à s'embarquer pour la Louisiane. Il erre autour du couvent, aperçoit Amélie en prière derrière les barreaux de sa cellule. A l'heure du départ, il contemple longtemps les derniers balancements des arbres de la patrie, et les faîtes du monastère qui s'abaissaient à l'horizon». Par ailleurs, il aspire aussi à la présence d'une femme selon ses désirs une Eve tirée de (lui)-même mais il ne la trouve pas. Il est alors évident de noter le vide, la mélancolie qui mine René et son impuissance à agir : l'amour de sa sœur est un amour impossible, ses voyages sont vains, il est poète mais n'écrit pas. [...]
[...] Mais si la solitude révèle et fortifie les grandes âmes, elles creuse en elles un désir qui demande à être comblé : on ne peut éternellement se satisfaire de soi-même. Nous pouvons alors souligner la correspondance entre l'âme du héros et le monde qui l'entoure. En effet, c'est un personnage instable comme l'instabilité de la nature. La profondeur vertigineuse des espaces répond aux abîmes du cœur. Le caractère instable de René trouve pareillement écho dans l'instabilité de l'univers, où tout s'écroule : Ce même soleil qui avait vu jeter les fondements de ces cités, se couchait majestueusement, à mes yeux, sur leurs ruines». [...]
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