Outre le simple fait de lire à nouveau une œuvre déjà connue, la relecture peut signifier aussi :
- la redécouverte d'un passage particulier, important dans la structure de l'œuvre ou dans sa visée symbolique
- une partie intégrante de la première lecture.
De plus, avec l'intertextualité littéraire, lire un livre c'est aussi relire ceux de notre bibliothèque intérieure. Ainsi, il parait évident que la question de la place de la relecture dans l'activité même de lecture pose problème : n'est-elle pas tout bonnement indispensable pour la simple compréhension ? Et de là, comment la considérer en la plaçant sous le jour de la temporalité narrative ?
[...] Ainsi, il parait évident que la question de la place de la relecture dans l'activité même de lecture pose problème : n'est-elle pas tout bonnement indispensable pour la simple compréhension ? Et de là, comment la considérer en la plaçant sous le jour de la temporalité narrative ? D'abord, il faut étudier les éléments qui, dans le texte, incitent à la relecture. Ensuite, il est nécessaire de comprendre quels sont véritablement les apports de la relecture. Enfin, on pourra comprendre ce qui pousse le lecteur à relire un même texte. Certains livres incitent spontanément à la relecture : ils sont circulaires. [...]
[...] On relit généralement les romans policiers parce qu'on a oublié leur fin surprenante ou parce qu'on souhaite comprendre comment on a réussi à se faire piéger à la première lecture : les romans d'Agatha Christie sont une transition parfaite pour maintenant étudier le deuxième axe de cette problématique : comment relit-on ? Il y a 4 instances dans l'acte de lecture pour Jouve : - le lisant : la part du lecteur qui considère le monde du texte comme existant - le lu : la relation du lecteur à son inconscient - le lectant jouant ; qui cherche la stratégie narrative du texte - le lectant interprétant : qui cherche à déchiffrer le sens global du texte. Qu'advient-il de ces instances pendant l'acte de relecture ? [...]
[...] Le lectant entre alors en jeu. - par plaisir : le texte conserve sa capacité à plaire. - pour le rappel, le souvenir : le texte se redécouvre tout en se relisant, il est un tissu que l'on peut suivre différemment à chaque fois (cf Barthes) La relecture est donc un miroir grossissant on voit plus nettement les jeux et les enjeux du texte. La lecture ébranle, ouvre, relance. La relecture est la manifestation hyperbolique de la lecture. Le temps se lit et se relit. [...]
[...] Le lu refait surface dans la relecture. On sait bien que le monde qu'on lit n'est pas vrai, et pourtant, même à la troisième relecture, on se laisse emporter par la fiction : c'est la rémanence du lisant. Au fond, la relecture rime souvent avec oubli. S'il y a un laps de temps élevé entre la lecture et la relecture, l'écart est déstabilisant entre le souvenir du livre et la réalité du récit, la relecture est une nouvelle première lecture. [...]
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