Commentaire composé du célèbre Sonnet VI "Las ou est maintenant ce mépris de Fortune" extrait du recueil Les Regrets. Le commentaire s'attache à analyser à la fois le message du poème tout en prenant compte des spécificités inhérentes au genre poétique.
[...] : ainsi, l'on peut relever les termes plaisirs au vers nuit au vers liberté (v. tapis (v. rivage (v. sans oublier le son vocalique qui amorce et reprend lyriquement le motif des Muses : nuit (v. brune (v. Muses (v. dessus (v. lune (v. 8). Délicate harmonie du rythme par la suite, avec de constants enjambements qui donnent à voir le mouvement de la danse des Muses, et, avec un rythme si régulier, les vers 5-6 et 7-8 se faisant écho : Où sont / ces doux plaisirs qu'au soir / sous la nuit brune Les Mu/ses me donnaient alors / qu'en liberté Dessus / le vert tapis d'un rivage / écarté Je les menais / danser aux rayons / de la Lune ? [...]
[...] flamme [ ] commune (v. 4). Le poète peint, en adoptant ces formulations plutôt abstraites, non pas une liste de personnes disparues mais de sentiments qui ne sont plus. Par ailleurs, le travail de la langue module avec une économie de moyens la plainte poétique. En effet, ce cisèlement scripturaire se fonde sur une simplicité expressive et sur l'exploitation de la musicalité des mots : par exemple, ce dépouillement se retrouve dans l'extinction de toute reformulation quant au lexique. Ainsi, au vers De la postérité je n'ai plus de souci (v. [...]
[...] menais (v. 8). Au maintenant et de l'énonciation s'oppose ce moment du passé, marqué par au soir (v. 5). Aussi, la deuxième section du sonnet tercets reprend terme à terme les quatrains : il s'agit toujours du présent, comme le confirme le vers mais Du Bellay, cette fois, témoigne de la présence si déceptive de tout ce qu'il a toujours fui et abhorré, sans pour autant parfois renoncer à un retour vers le passé : qui soulait être maître de soi (v. [...]
[...] Du Bellay y dépeint un climat idyllique et une relation fusionnelle avec les Muses. A travers le second quatrain, le poète nous offre un aperçu fugace, fugitif, de ce que son ancienne poétique pouvait faire avec cette fresque particulièrement vivace presque une hypotypose de la danse des Muses, incarnant l'inspiration. Ce sont en effet elles qui transmettent au poète le souffle divin de l'enthousiasme ; aussi, leur danse est un motif iconographique très prisé à la Renaissance. Les précisions spatio-temporelles qui émaillent le sonnet sous la nuit brune v rivage écarté v. [...]
[...] Celui de tous les poètes : oublier son affliction, pouvoir s'évader, revivre son passé pour retrouver les Muses et éclairer un instant ce présent maintenant v. dont il est si [l]as (v. 1). L'évocation du passé à reproduit la façon dont la mémoire propose des enchaînements capricieux du souvenir de la liberté (v. du poète, encore maître (v. 10) de lui jadis, et non serf de mille maux et regrets (v. 11) ; elle s'épanouit comme une longue parenthèse encadrée par la référence au vers 5 au soir sous la nuit brune vécue par le poète me v Je v. et [l]es Muses (v. [...]
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