Les Regrets, sonnet 42, Joachim du Bellay, tristesse du poète, séjour à Rome, quatrains, tercets, fuite du temps, poème élégiaque, Vineus, esprit satirique, commentaire de texte
"Les Regrets" est aujourd'hui le recueil le plus connu de Joachim du Bellay. Ce recueil instaure un changement : les sonnets ne traitent plus d'amour, mais de voyage. Ainsi, du Bellay relate dans cet écrit son séjour en Italie, et son souhait de rentrer chez lui. Nous verrons, à travers l'étude du sonnet 42 du recueil "Les Regrets", comment le poète exprime sa tristesse quant à son séjour à Rome et déplore l'impossibilité pour lui de composer des poèmes comme il les entend. Nous pouvons lire dans le premier quatrain que le poète s'adresse à son ami et lui explique ses malheurs. Du Bellay utilise ensuite le second quatrain pour expliquer sa tristesse, et les deux derniers tercets pour mettre en avant ses souhaits et désirs quant à la poésie.
[...] En effet, il ne se sent pas bien en Italie, et naît donc en lui l'envie d'écrire la satire de ce pays. Lorsqu'il se trouve à Rome, il ne souhaite être qu'un « Pasquin » et écrire des poèmes satiriques, mais il pourrait avoir des ennuis à cause de cela. Il déplore donc le fait de ne pas pouvoir écrire ce qu'il souhaite, et a donc un regret par rapport à la poésie ; il aimerait que tout le monde soit libre d'écrire ce qu'il trouve bon d'écrire. [...]
[...] En effet, du Bellay ne souhaite pas recevoir de contraintes, ou bien même l'« ire » de quelqu'un. Il souhaite devenir « roi » dans son domaine, c'est-à-dire se faire roi de sa propre écriture pour pouvoir composer les vers qu'il entend. Cette phrase laisse entrevoir une légère opposition avec la toute fin du recueil Les Regrets qui met en scène de nombreux poèmes d'éloge autour de la Cour du roi de France. On retrouve ainsi une impression de satire contre la Cour et le roi, à Rome, et à l'inverse, un éloge de la Cour de France à la fin du recueil. [...]
[...] Le poète reste large et ne cite personne précisément puisqu'il utilise l'article indéfini « un ». Il exprime donc seulement le fait qu'il a peur qu'un homme plus haut placé que lui dans l'échelle sociale puisse lui reprocher ses satires, et que, s'il pouvait écrire ce qu'il souhaitait, il n'aurait plus à craindre personne. Du Bellay explique donc qu'il aimerait faire s'envoler en lui cette peur d'écrire ce qu'il souhaite. Le tercet suivant débute par le vers : « Assure- toi Vineus que celui seul est Roi » (v.12). [...]
[...] Du Bellay exprime, au présent, l'un de ses souhaits les plus chers. Il aimerait que n'importe qui – qu'il exprime par le groupe de mots « d'un chacun » – puisse écrire à sa manière. Sa volonté première est de pouvoir écrire, sans contraintes, et il souhaiterait que ce principe s'applique à tous les écrivains en général, et plus particulièrement aux poètes. Pour conclure, nous pouvons voir que ce sonnet, adressé à un ami du poète, met en relief les malheurs que rencontre du Bellay à Rome. [...]
[...] Effectivement, le poète commence par écrire que la « pauvreté suit », c'est-à-dire, qu'il est dans le besoin lors de son séjour en Italie, il n'a pas beaucoup d'argent et se considère donc comme « pauvre » ; puis, dans le même vers, il utilise un terme plus cru, mais aussi plus difficile à mettre en lien avec le nom avec lequel il est associé : « le souci me dévore ». Cette image est forte et démontre à quel point le poète a souffert de ce voyage, il a été dévoré par ses soucis, tourmentés par ceux-ci. « Le souci » est presque personnifié dans cette construction phrastique puisqu'il « dévore » le poète. Il s'agit d'une métaphore assez révélatrice du souci qui tourmente le poète lors de son séjour. Du Bellay écrit ensuite : « Tristes me sont les jours, et plus tristes les nuits » (v.6). [...]
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