Joaquim du Bellay est un auteur français du XVIe siècle. Il naît en 1522 au sein d'une famille de notables provinciaux de renom. Le poète a fait partie de la Pléïade, a exercé dans les domaines de la justice et de la religion. Il était à la fois l'ami et le rival de Ronsard. Il a vécu dans son ombre, sans doute à cause d'ambitions plus modestes qui touchaient aux sentiments qu'aux questions philosophiques. Comme ce dernier, il était atteint de surdité et il est mort en 1560 à la suite du Nouvel An. C'est à peu près tout ce que l'on connaît de cet auteur, cependant, deux de ces œuvres sont connues: les antiquités de Rome et les regrets. Cette dernière a été écrite lors de son voyage en tant qu'intendant de son oncle, cardinal, à Rome et qui a duré 4 ans. Ces années le déçoivent terriblement et il est profondément dégoûté de la vie romaine (superficialité). Ce recueil de 191 sonnets est à la fois lyrique et satirique et présente les états d'âme du poète insatisfait et mélancolique de sa France natale. Aux yeux, de l'auteur, c'est un recueil plus personnel. Aussi, il prévient le lecteur, dans son « ad lectorem », que celui-ci doit venir « en tant que convive », sinon, « va-t-en d'ici (…) je n'ai pas voulu t'appeler à ce repas ». Il le prévient également que ce qu'il a préparé est un mélange de miel, de fiel et de sel. Le fiel (la bile, soit l'amertume au sens figuré) faisant référence à la partie du recueil à laquelle appartient le sonnet 76, que nous allons étudier.
[...] Enfin, il nous donne son avis sur ces soi-disant sages que l'on écoute, parfois, dire du mal d'autrui. Du Bellay condamne ces contemporains, mais ce résonnement n'est pas séculier : il s'applique à tous les hommes. Cette réflexion sur la vanité humaine, ce besoin de se divertir et cette facilité à succomber au masque n'est pas uniquement décrite par Du Bellay, elle peut se retrouver dans les réflexions des moralistes du XVIIe siècle (comme chez Pascal dans les pensées : en particulier dans le fragment 126 : le jeu et la conversation des femmes ( ) le tracas qui nous détourne penser et nous divertit" , comme chez les auteurs du XVIIIe siècle qui se plaisent à évoquer cette dualité ambiguë entre hypocrisie et sincérité (comme Laclos et les liaisons dangereuses : Mme de Merteuil est un masque qu'elle n'enlève qu'en présence de Valemont et sans un conflit final, elle aurait trompé ses proches à jamais). [...]
[...] Aux yeux, de l'auteur, c'est un recueil plus personnel. Aussi, il prévient le lecteur, dans son ad lectorem que celui-ci doit venir en tant que convive sinon, va-t-en d'ici ( ) je n'ai pas voulu t'appeler à ce repas Il le prévient également que ce qu'il a préparé est un mélange de miel, de fiel et de sel. Le fiel (la bile, soit l'amertume au sens figuré) faisant référence à la partie du recueil à laquelle appartient le sonnet 76, que nous allons étudier. [...]
[...] De Gaulle disait on ne vote pas pour mais contre quelqu'un ans plus tôt, le poète évoquait la même chose : le rire frappe davantage, bien qu'il soit parfois moins profond qu'un discours qui peut être qualifié de soporifique, nos oreilles vont volontiers plus vers le divertissement. Le sizain ou les deux tercets : Une réflexion âpre Dans cette dernière partie du sonnet, Du Bellay est amère sur les illusions de la vie en société. Il affirme que celui qui est tel pour sage ne l'est que grâce à un masque. Ce sizain est dit plat car de forme CCD EED (aucun ( ) commun ; sage( ) visage ; tenu ( ) reconnu). Les rimes aussi sont plates. [...]
[...] Le second quatrain : un exemple précis de la littérature latine : Ce quatrain donne un exemple de ce dont parlait Du Bellay dans le sonnet précédant. Ce quatrain est à nouveau composé d'alexandrins et est de forme ABBA, cependant les rimes ne sont ici que dites suffisantes, il n'y a pas de rimes riches. Du Bellay évoque notre intérêt plus prononcé pour les critiques féroces d'un Marc Antoine que pour des louanges. Il ne faut pas oublier que Du Bellay dédicace son œuvre à Mr. D'Avenson, un homme lettré. Aussi, il est probable que Du Bellay, lorsqu'il parle de Marc Antoine, évoque Marcus Antonius Orator. [...]
[...] Cependant, cette dernière réflexion de Du Bellay est sans doute la plus personnelle du poème. Il utilise ce je autobiographique qu'il use tout au long du recueil je crois qu'aujourd'hui tel pour sage est tenu Il précise qu'il ne souhaite offenser personne. Cependant, c'est une critique acerbe sur ceux qui sont considérés comme sages et sur ceux qui les considèrent ainsi. Ils affirment que les premiers sont des joueurs et les seconds sont illusionnés par les apparences. Ce thème de masque permet de faire un lien avec Rome, l'Italie et Venise, la ville du masque. [...]
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