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Voyager, du latin via, qui signifie « voie », veut dire « se déplacer », prendre « une voie » et faire un trajet. L'Histoire nous apprend que le voyage fait partie de l'Homme. Il se déplace pour plus de sécurité ; pour assurer ses besoins. Cette leçon traite le voyage dans son sens usuel et métaphorique. Il serait pertinent de se demander : comment le voyage alimente-t-il l'œuvre de Du Bellay ?
[...] Du Bellay s'approprie un mythe et le voyage vers « sa terre nourrice » sort Des Regrets pour s'installer dans « L'Odyssée » d'Homère. Voilà donc l'autre version du voyage du poète. Il était une fois, un Du Bellay maladif qui fait un voyage avec ses détours et ses périls à une Rome engloutie : (sonnet) Qui choisira pour moi la racine d'Ulysse ? Et qui me gardera de tomber au danger Qu'une Circé en pourceau ne me puisse changer, Pour être à tout jamais fait esclave du vice ? [...]
[...] « Les regrets » sont le fruit d'une mésaventure. Et avant de discuter l'élégie qui peint le recueil, une escale s'avère importante à ce stade du voyage. Si Rome ne propose pas ce qu'escompte Du Bellay, d'autres lieux, dans d'autres temps le feront. On change de monture cette fois-ci, pour accompagner Du Bellay à une traversée spectaculaire. De Rome à Ithaque Une escale : vers d'autres mondes Du Bellay se compare à Ulysse. L'un chante Anjou ; l'autre Ithaque. « Les Regrets » propose en effet des analogies avec des héros mythiques et ouvre ainsi la porte à d'autres dimensions. [...]
[...] Loin de faire une conception philosophique du temps, dans sa relation avec l'espace, du temps subjectif, etc., Du Bellay accentue la morosité des lieux à l'aide d'une isotopie de mélancolie où il sème les mots « morne » ; « dure » ; « pesant » ; « ennui » . qui parsèment l'espace poétique de six vers. Si le poète avait su, il n'aurait pas franchi pas la porte d'Anjou. Mais, érudit qu'il était, il avait certainement lu dans Les pensées de Montaigne cette phrase : « Si la douleur de tête nous venait avant l'ivresse, nous nous garderions de trop boire ; mais la volupté marche devant pour nous tromper, et nous cache sa suite. [...]
[...] Il s'empare ensuite de la Toison d'or pour gagner sa patrie, heureux : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge Heureux ? Un beau voyage ? Ulysse, après vingt ans d'errance, trouvera Ithaque et Pénélope ; Du Bellay meurt d'apoplexie, à l'âge de 37 ans. Aucune femme ne l'attend. Les parents sont aux cieux. Et si l'on tente un voyage vers une illumination spirituelle ? Voyage mystique Le poète des Regrets est un homme de foi. Au XVIe siècle, cependant, la religion chrétienne vit une crise et des divisions. Le protestantisme est né et avec lui naissent plusieurs façons d'être chrétien. [...]
[...] À 31 ans, il accompagne son oncle pour travailler comme secrétaire dans la cour pontificale en Italie. À 4 ans du séjour à Rome, il tombe malade et revient à Paris. Pour mourir 3 ans après. En analysant ces dates, le poète se montre plus « casanier » qu'un être de voyage : c'est le jeune même qui figure dans ce quatrain du sonnet : Je hais plus que la mort un jeune casanier, Qui ne sort jamais hors, sinon au jour de fête, Et craignant plus le jour qu'une sauvage bête, Se fait en sa maison lui-même prisonnier. [...]
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