Commentaire composé du poème de Jacques Réda La bicyclette extrait du recueil "Retour au Calme" publié en 1989. Présentation de la métamorphose d'un objet du quotidien s'effectuant dans une atmosphère sereine et harmonieuse.
[...] C'est un espace urbain, une rue pavée (v5 : "au milieu du pavage"; v12 : "sur le froid du carreau"), où flâne le poète, comme le souligne le premier mot du vers 1 : "passant". Ce cadre évoque l'endormissement d'un village une fin de semaine : les repères chronologiques et les indicateurs de lieu du vers suggèrent le calme, propice à la métamorphose. Le rythme change brutalement en fin de vers avec l'adverbe "soudain" vers et l'effet suspensif du vers 2 (cadrage "zoomé" sur une partie du décor et plus particulièrement sur "le bout du corridor". [...]
[...] Le poète commence par une structure croisée, où il joue sur les rimes et les assonances, puis une rime flottante "pavage" qui sera reprise plus loin par "village". Les allitérations en et les assonances en aux vers 3 et accompagnent le roulement du vélo et le déploiement de la lumière dans l'espace. Il y a ce même effet aux vers 11 et 12 avec une allitération en et en qui mime le pas de danse de la lumière personnifiée. Aux vers 18 à 21, l'allitération en décrit l'élévation progressive de la bicyclette dans les airs. Elle renforce l'idée d'un élan, d'une dynamique que rien ne peut arrêter. [...]
[...] Cela donne une idée de courbe infinie, de cycle sans fin induit par le vélo. (Conclusion) Jacques Réda, nous propose dans son poème, de redécouvrir les objets du quotidien, éclairés sous un nouveau jour, grâce à la transmutation du langage poétique. Il nous invite à porter un regard neuf et ébloui sur cet objet de notre vie quotidienne. Ce poème inspire la tranquillité, voire la quiétude. Mais, toutefois, la beauté des choses ne peut apparaître qu'au prix d'un ralentissement auquel invite le cadre de cette expérience sensorielle. [...]
[...] COMMENTAIRE Sujet : Vous ferez le commentaire du poème de Jacques Réda " La Bicyclette". Texte étudié : Passant dans la rue un dimanche à six heures, soudain, Au bout d'un corridor fermé de vitres en losange, On voit un torrent de soleil qui roule entre des branches Et se pulvérise à travers les feuilles d'un jardin, Avec des éclats palpitants au milieu du pavage Et des gouttes d'or - en suspens aux rayons d'un vélo. C'est un grand vélo noir, de proportions parfaites, Qui touche à peine au mur. [...]
[...] On retrouve le champ lexical de la lumière au vers 11 avec de nouvelles métaphores, plus surprenantes par les rapprochements des termes : "ce feu vert et doré". La lumière est à nouveau mentionnée dans les derniers vers du poème, avec l'adjectif "éblouissant", placé en rejet (v18) et appliqué au guidon du vélo. Il s'agit d'un éblouissement dans les deux sens du terme : celui d'une lumière aveuglante, mais aussi celui d'une révélation, d'un émerveillement aux yeux de l'observateur. Le vers 20 lancer dans le feu du soir les grappes d'étincelles") suggère un mouvement ascendant de la lumière comme un feu d'artifice, propre à émerveiller une fois encore l'observateur. [...]
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