Par l'intermédiaire d'une énonciation impersonnelle omniprésente qui permet au lecteur de s'identifier à un spectateur, reposant sur le pronom personnel "on" (vers 3, 14, 15, 16, 17 et 18), Réda se pose en observateur du monde qui l'entoure.
Ainsi, il précise le cadre spatio-temporel ("dans la rue un dimanche à six heures", vers 1 ; "dans le feu du soir", vers 20) et voit surgir une apparition mise en valeur par l'adverbe soudain (vers 1), placé en fin de vers et en incise pour accentuer l'importance de cette vision, importance qui par ailleurs est soulignée par un effet d'attente quant à sa connaissance (...)
[...] Enfin, c'est un éblouissement final qui conclut la transformation et qui est accentué par le rejet de l'adjectif au vers 18 : On devine qu'avant d'avoir effleuré le guidon Éblouissant Les roues reflétant la lumière deviennent par métaphore deux astres en fusion (vers 21) qui s'élèvent vers le firmament en lançant des grappes d'étincelles (vers 20) ainsi que le bouquet final d'un feu d'artifice. Conclusion Dans La Bicyclette, Réda parvient à renouveler la vision que tout un chacun peut avoir d'une bicyclette au soleil couchant, en ancrant tout d'abord sa vision dans la réalité et dans un cadre spatio-temporel très marqué pour ensuite mieux s'en détacher par une personnification qui confine à la magie d'un instant visionnaire. Cette modernité thématique élargit le champ d'intervention de la poésie et lui ouvre les voies de la quotidienneté. [...]
[...] Dans son recueil Retour au calme, publié en 1989, le poème La Bicyclette nous donne la vision personnelle de l'auteur sur une bicyclette, au cours d'une promenade en ville. Le poète transforme ce moyen de locomotion banal en un animal fulgurant. De la description de l'objet réel à la transcription d'une vision La description d'une bicyclette Par l'intermédiaire d'une énonciation impersonnelle omniprésente qui permet au lecteur de s'identifier à un spectateur, reposant sur le pronom personnel on (vers et Réda se pose en observateur du monde qui l'entoure. [...]
[...] Parfois un chien aboie ainsi qu'aux abords d'un village, On pense à des murs écroulés, à des bois, des étangs La bicyclette vibre alors, on dirait qu'elle entend. Et voudrait-on s'en emparer, puisque rien ne l'entrave, On devine qu'avant d'avoir effleuré le guidon Éblouissant, on la verrait s'enlever d'un seul bond À travers le vitrage à demi noyé qui chancelle Et lancer dans le feu du soir les grappes d'étincelles Qui font à présent de ses roues deux astres en fusion. [...]
[...] Le vers 15 l'« équipe d' un mouvement mécanique qui dans un premier temps pourrait s'accorder à un objet (La bicyclette vibre alors) mais qui très vite devient humain par l'attribution du sens de l'ouïe (on dirait qu'elle entend). Plus que de sens, la bicyclette semble aussi dotée de raison, possédant un sentiment de liberté (puisque rien ne l'entrave, vers souvent associé du reste à l'oiseau. L'auteur utilise aussi le conditionnel (dirait, vers 15 ; voudrait, vers 16 ; verrait, vers 18) qui ajoute à l'incertitude du moment par l'irréalité qu'il connote. [...]
[...] Par ailleurs, ajoutant à la magie, ce vélo est immobile et semble tenir debout tout seul : Qui touche à peine au mur (vers 8). La position n'est alors pas sans rappeler celle d'un oiseau léger posé En éveil dans sa fixité calme (vers 9). La transcription est ainsi amorcée et il suffira de la mettre en mouvement dans la seconde partie du poème pour donner l'impression d'un vol d'oiseau qui lanc[e] dans le feu du soir les grappes d'étincelles (vers 20). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture