A la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, Marcel Proust, incipit, métempsycose, homodiégétique
Raconter son enfance, c'est d'abord évoquer des lieux » (Gilbert Bosetti, La maison refuge mythique de l'enfant dans le roman italien contemporain) et c'est de la chambre à coucher du petit Marcel dont il est question dans notre extrait, premier paragraphe de l'incipit de Du Côté de chez Swann de l'écrivain français Marcel Proust. L'auteur, dont l'intérêt pour l'enfance et la vie passée est connu, décrit ici le coucher du narrateur homodiégétique.
Si l'incipit du roman semble répondre aux attentes imposées par ses analystes, il ne cesse de dérouter ses lecteurs proposant une vision de l'état troublé du dormeur éveillé. La temporalité singulière de l'extrait ajoute au caractère atypique de l'expérience cognitive du lecteur-auteur troublé.
[...] Proust était un lecteur acharné. Mention de la métempsycose (transmigration des âmes), référence à la philosophie/religion. La Lecture permet la connaissance de soi. Dans son Contre Sainte-Beuve, Proust dit : La lecture est au seuil de la vie spirituelle [ ] tant que la lecture est pour nous l'incitatrice dont les clefs nous ouvrent au fond de nous-mêmes la porte des demeures où nous n'aurions pas su pénétrer, son rôle dans notre vie est salutaire (Journées de lecture, Contre Sainte-Beuve, Marcel Proust). [...]
[...] Relevé du vrai, du concret, de ce qui appartient au monde réel. Ecriture de la fiction. Ecriture du mystère, exemple de l'utilisation de l'article indéfini une dans le substantif une obscurité Valeur proleptique des topoï de la Recherche (église de Combray + quatuor de Beethoven). Ecriture fantastique : état hypnagogique qui crée le doute. Description du réel ou de l'irréel ? Le doute par Caillois/Todorov. Etude des contrastes lumière/obscurité, du double rôle de l'obscurité bienfaisante et angoissante, de la lumière comme source de connaissance. [...]
[...] Perception temporelle accélérée de la vision de l'enfant. Indices temporels : à peine si vite n 'avais pas le temps une demie-heure après La passivité du dormeur éveillé : exemple de : mes yeux se fermaient si vite Contamination de l'itératif et du singulatif. Alternance itératif et singulatif (Genette) : le rythme du récit dans la Recherche [repose] essentiellement non plus, comme celui du récit classique, sur l'alternance du sommaire et de la scène, mais sur une autre alternance, celle de l'itératif et du singulatif (Genette, Figures III). [...]
[...] LE sommeil est catalyseur de sens. Dialogisme et théorie des mois multiples. Le moi passé est l'objet du moi présent. Dialogisme biaisé, pas d'introduction d'une autre voix mais un effet de scission des mois - moi passé vs. moi présent. Le narrateur perd conscience de son propre moi et éprouve un sentiment d'angoisse face à l'oubli. Scission des mois : moi écrivain vs. [...]
[...] Expérience de la fin du texte : les sifflements l'informent de l'espace. III - Un narateur autodiégétique au coeur d'une expérience cognitive. Prédominance du Moi : le coucher, expérience personnelle. Le Moi dominant l'extrait. Etude des pronoms : je prédominant, pronom personnel non prédicatif sujet, tonique (dix occurrences) me pronom personnel de première personne, atone (quatre occurrences), moi pronom personnel tonique de la première personne du singulier (trois occurrences), ma (trois occurrences), mes (deux occurrences) adjectif possessif première personne du singulier Bovarisme du narrateur : confusion de la réalité et de la ficiton. [...]
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