La Recherche de l'Absolu, Honoré de Balzac, maison Claës, roman de la science, comédie Humaine
Cette première section du roman est une présentation du lieu de l'intrigue, la maison Claës, et de deux de ses principaux protagonistes : le comte Balthazar Claës-Molina et sa femme, Mme Joséphine de Temninck Claës-Molina. Le récit se déroule donc à Douai, dans la rue de Paris. Et « les évènements de la vie humaine […] sont si intimement liés à l'architecture, que le plupart des observateurs peuvent reconstruire les nations ou les individus dans toute la vérité de leurs habitudes, d'après les restes de leurs monuments publics ou par l'examen de leurs reliques domestiques » qu'il convient pour le narrateur balzacien de s'attarder sur une description du site. Une description qui se veut picturale et pittoresque pour cerner « ce peuple essentiellement économie » dont « le caractère flamand est compris dans ces deux mots, patience et conscience » et qui a su faire la synthèse de ses nombreuses influences étrangère, au point qu'il a « trouvé les moyens de jeter de l'éclat dans [ses] atmosphères fuligineuses ».
[...] Pierquin, désormais âgé de quarante ans, courtise en leur absence Félicie, la sœur cadette de Marguerite, car « une demoiselle Claës [apporte] à son mari cette fortune de vanité que souhaitent tous les parvenus. « A la faveur du commerce que Pierquin [entretient] avec Félicie, il [essaye] de pénétrer le secret du voyage entrepris par Marguerite », sans succès, personne ne sait de quoi il retourne. Balthazar, muselé, est comparé dans son ennui quotidien à un lion en cage, parfois distrait par l'argent que lui laissent Pierquin ou Emmanuel pour quelques expériences. Au retour de Marguerite deux mois après, Conyncks décide de rester au logis familial pour quelques temps. [...]
[...] Suit un échange sur la perte des traditions, sur les recherches de Claës et sur les efforts de Pierquin pour protéger la réputation familiale. Le rappel que fait à la fin du dîner Claës sur son anniversaire se mariage est vécu comme un véritable « retour de la paternité » par sa femme. Le diner finit, le café est pris dans le jardin, devant le buisson de tulipes de grande valeur, une pyramide au sommet de laquelle s'élève une tulipe Gueule-de-dragon, la tulipa Claësiana. [...]
[...] C'est cet assemblage d'une œuvre à la fois « scène de la vie privée Et étude philosophique », qui prend au dépourvu de nombreux lecteurs considérant le récit balzacien comme une référence du roman réaliste et qui déroute avec une œuvre « ambiguë sous toutes ses formes ». Le roman mêle science et fiction, le sérieux et le plaisant. Là où Claës et son Absolu aurait pu être les éléments déclencheurs du surgissement de la fiction, c'est le quotidien domestique sous les traits de Marguerite qui fait presque entrer le fantastique dans le récit. Sainte-Beuve ne s'y est pas trompé qui la compare dans la Revue des deux mondes du 15 novembre 1834 à « une fée qui étend coup sur coup sa baguette d'or ». [...]
[...] Il suggère à Marguerite que son grand oncle, M. Conyncks prennent les mesures nécessaires pour les protéger et faire émanciper Gabriel de telle façon que Balthazar soit obligé de faire montre de prudence dans ses dépenses et qu'en plaçant le reste de leur argent, les frères et sœurs puissent vivre sans être le besoin. Gabriel retourne peu de temps après son arrivée à Paris pour poursuivre ses études et Claës accepte de son côté de signer les garanties nécessaires à la mise en place du plan d'Emmanuel. [...]
[...] À son tour, il se propose de composer l'histoire naturelle de l'homme, se justifiant de la sorte : «Si Buffon a fait un magnifique ouvrage en essayant de représenter dans un livre l'ensemble de la zoologie, n'y avait-il pas une œuvre de ce genre à faire pour la Société ?». Cette question, lancée comme un défi dans l'Avant-Propos de la Comédie humaine, constitue le point de départ du romancier. L'écrivain entend alors établir l'inventaire des espèces humaines, en dressant une nomenclature du genre humain semblable à celles qui existent pour les espèces animales. Aussi, toutes les catégories sociales, des classes les plus humbles à l'élite, toutes les professions (médecins, commerçants, banquiers, prêtres, officiers, notables, petits employés, et surtout les hommes d'affaires . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture