« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » disait Rabelais en 1532, dans son livre Pantagruel. C'est beaucoup plus tard, en 1834, que le personnage d'Honoré de Balzac, dans son roman La Recherche de l'Absolu, l'illustrera parfaitement. De fait, Balthazar Claës est un bourgeois qui suivra une longue déchéance, obnubilé par la recherche de l'Absolu : le procédé chimique de création du diamant. Comme dans tous ses romans, Balzac donne une importance particulière à la description de ses personnages. Nous étudierons donc comment ce portrait se met au service du roman.
[...] En outre, certains contrastes rendent ce personnage troublant. Ainsi, on peut relever plusieurs antithèses dans une même phrase : sa large poitrine et son buste carré s'opposent à ses jambes grêles D'ailleurs, bien que grêles ses parties inférieures sont néanmoins nerveuses (ligne 2-3). On a donc un personnage dont la silhouette est très discordée, à tel point qu'elle est qualifiée de fantastique (ligne 6). Ensuite, une description contrastée est faite de ses cheveux, dont le désordre [s'harmonie] à la bizarrerie générale de sa personne (ligne : on peut ici remarquer un oxymore employé pour créer un effet de surprise chez le lecteur. [...]
[...] On pourrait dire que ce roman s'inspire de l'histoire de Frankenstein, roman écrit par Mary Shelley en 1818 qui elle traite le sujet de la folie scientifique différemment : Frankenstein est parvenu à son but, mais sa création, un monstre, l'a quand même mené à sa perte. [...]
[...] Ainsi, ce portrait annonce déjà la fin de l'histoire. Pour conclure, Balthazar est un personnage, qui, par ses caractérisiques physiques, nous laisse deviner son portrait moral : c'est un homme ravagé par la science, mais surtout par l'espoir qu'il a de trouver l'Absolu : un procédé chimique inaccessible. C'est donc un portrait qui en utilisant différents procédés nous apprend non seulement que le personnage est loin d'être ce qu'il était avant mais que ce changement est dû à la science. [...]
[...] En effet, elle l'a mené dans une singulière et constante distraction : Balthazar s'est totalement exclu des autres, et même de sa famille pour se consacrer à ses recherches, de telle sorte qu'on compare son acharnement à du jaloux fanatisme (ligne 27) parce qu'il exclut tout autre forme de préoccupation. De ce fait, Balthazar sombre presque dans la folie : il en vient même à [regarder] dans l'espace comme pour y trouver la réalisation de ses espérances (lignes 19-20). Non seulement dû à l'espoir, cet engrenage découle également du sentiment de puissance, d'autosatisfaction qu'il attend de sa réussite. La déchéance qu'a subie Balthazar est donc liée à son amour-propre puisque ne pas réussir serait une grande atteinte à sa fierté. [...]
[...] En effet, Balthasar est décrit d'une manière si précise qu'il prend une dimension réelle dans l'imagination du lecteur. Cependant, il est si étrange que le lecteur se pose des questions le portrait moral du personnage, qui est ici fait implicitement. Ainsi, la l'originalité de ce personnage apporte des interrogations au lecteur sur la vie du personnage et plus particulièrement son passé. Par le biais de sa description physique, Balzac apporte des réponses. En effet, le narrateur compare sans cesse Balthazar avec ce qu'il était avant. [...]
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