Les Pensées esquissent une apologie du christianisme fondée sur une double étude de l'homme et de Dieu. Les rapports entre eux sont par conséquent au cœur du texte. Il s'agit pour l'auteur d'analyser l'importance de Dieu dans la vie humaine : sans lui, l'homme est un « monstre incompréhensible » (fragment 121), prisonnier de ses « contrariétés », victime d'une « misère » dont la cause lui échappe.
Or, paradoxalement, nous ne cessons de refuser la transcendance. Si l'ouvrage révèle les pouvoirs de Dieu sur l'homme, il analyse aussi le conflit qu'engendre la tentation humaine de se dérober à ces rapports. Mais la vanité de cette démarche induit la nécessaire soumission de l'homme à Dieu, à laquelle doit conduire l'apologie.
[...] Le divertissement est ainsi le digne du malheur de l'homme sans dieu, comme l'indiquent les fragments 123 et 124. II- La soumission nécessaire: le rôle de l'apologie Le choix de Dieu Dieu étant partout, il faut l'accepter pour comprendre le monde et le choisir comme il a choisi l'homme. C'est-ce à quoi doit conduire l'apologie. Cela permet d'inverser la misère en félicité comme l'indique le fragment 4. L'emploi de l'adjectif heureux y qualifie les saints et Dieu dans le fragment 123. [...]
[...] Celui-ci demeure caché, selon le fragment 719, et les hommes sont la cause secondaire de leur salut, car ils conservent la liberté de l'accepter ou de l'ignorer. En cela Pascal se situe entre les calvinistes et molinistes. Enfin, les images violentes, les paradoxes de la prose pascalienne doivent conduire le lecteur à son acceptation. Ainsi, l'homme pascalien entretient avec Dieu un rapport problématique: soumis à sa toute-puissance, il ne cesse pourtant de vouloir lui échapper. Mais cette lutte est inutile. C'est pourquoi les Pensées doivent préparer l'âtre creux et plein d'ordures (fragment 129) à recevoir la transcendance qui est précisément cachée au cœur »-même de l'homme. [...]
[...] Celle-ci est illustrée par le pyrrhonisme (fragments et 122). L'évitement L'homme peut aussi tenter de fuir Dieu sans l'affronter. C'est le rôle de la concupiscence, qui vise à remplacer l'amour de Dieu par l'amour de soi (fragments et 110). C'est également le rôle des passions (fragment 106), du divertissement (liasse VIII). L'échappatoire impossible Dieu ne cesse de manifester son existence à ceux qui veulent le fuir. Il apparaît alors au sein même de la concupiscence, selon les fragments 97 et 109. [...]
[...] Quels rapports l'homme et Dieu entretiennent-ils selon Pascal ? Les Pensées esquissent une apologie du christianisme fondée sur une double étude de l'homme et de Dieu. Les rapports entre eux sont par conséquent au cœur du texte. Il s'agit pour l'auteur d'analyser l'importance de Dieu dans la vie humaine: sans lui, l'homme est un monstre incompréhensible (fragment 121), prisonnier de ses contrariétés victime d'une misère dont la cause lui échappe. Or, paradoxalement, nous ne cessons de refuser la transcendance. Si l'ouvrage révèle les pouvoirs de Dieu sur l'homme, il analyse aussi le conflit qu'engendre la tentation humaine de se dérober à ces rapports. [...]
[...] C'Est-ce qui conduit les vrais chrétiens à obéir aux folies qui sont la punition des hommes (fragment 12). Faiblesse (fragments 26 et 31) et misère en découlent. Un châtiment injuste au regard de notre misérable justice structure donc les rapports de l'homme à Dieu (fragment 122, page 115). La grâce Cependant, Dieu a également le pouvoir de sauver l'homme de cette condition misérable par la grâce qui lui fait retrouver l'état de la création (fragment 122, page 116). La nature déchue peut accueillir le don. [...]
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