Il convient de faire quelques remarques générales sur le fonctionnement du texte afin d'éviter les répétitions pendant l'analyse linéaire. L'intégralité du texte est au présent gnomique et a par conséquent une valeur universelle, de portée générale. En outre, l'énumération des différents animaux est introduite par les tournures "combien y a-t-il" ou simplement par "combien" qui traduisent le nombre important d'animaux et donc d'hommes concernés par le propos, et tendent à produire un effet catalogue (...)
[...] La Rochefoucauld, Réflexions diverses, XI. Du rapport des hommes avec les animaux Jean Lafond fournit, dans son édition des Maximes, un index des principaux thèmes abordés dans l'œuvre. On remarque que la Réflexion diverses XI n'est répertoriée pour aucun thème. C'est dire si le texte possède une place à part dans le recueil des Maximes. Il possède un caractère singulier et ne semble pas, a priori, évoquer les thèmes chers à La Rochefoucauld. Or, dans Morales du grand siècle, Bénichou écrit : La littérature morale du siècle de Louis XIV semble concentrée tout entière autour du problème de la grandeur de l'homme ou de sa bassesse, de l'élévation de ses instincts ou de leur brutalité En ce sens, la Réflexion expose dès son titre le rapport des hommes et des animaux en comparant les comportements sociaux aux instincts bestiaux. [...]
[...] L'expression et les hommes sont, à l'égard des autres hommes, ce que les différentes espèces d'animaux sont entre elles et à l'égard les unes des autres illustre cette idée. Il s'agit d'étudier l'homme dans son rapport à autrui comme en témoignent les expressions à l'égard des autres hommes et entre elles Cette première phrase déclarative a donc une valeur programmatique et présentative, elle introduit le propos que se propose de développer le reste du texte. (Lignes 5 à 13) La seconde phrase du texte est exclamative et inaugure le long catalogue des comportements humains. [...]
[...] Le présentatif il y a est répété et le présent gnomique énoncent une vérité générale. Elle se présente comme une maxime et cet effet est renforcé par le parallélisme établit d'emblée entre les hommes et les animaux : il y a autant de diverses espèces d'hommes qu'il y a de diverses espèces d'animaux Il s'agit d'une sorte de captatio benevolentiae qui attise l'intérêt du lecteur. L'emploi du terme espèce pour désigner les hommes est surprenant et dépréciatif. Il sert à annoncer la teneur de la réflexion. [...]
[...] Or, homme est évoqué trois fois alors que les animaux ne le sont qu'une fois, ce qui prouve le retour sur le terrain de l'humanité et marque le temps de l'apprentissage; des leçons à tirer de cette comparaison. La Rochefoucauld effectue un retour aux propos de la maxime première, qui confère au texte un aspect circulaire et unitaire. Ceci répond sans doute à exigence rhétorique et manifeste un souci de clarté et volonté de plaire au lecteur. La Rochefoucauld module et rend plus convaincante la comparaison avec la sauvagerie animale en conférant à certains animaux la même duplicité que celle qui caractérise les humains. [...]
[...] C'est à cause des canards privés qui trahissent leurs semblables que les autres sont piégés et donc en proie aux tourments des volatiles. Le champs lexical de l'immondice est d'ailleurs présent dès la ligne 55 avec les termes crapule et ordure qui se rapportent logiquement aux pourceaux Le critique est donc surtout portée sur l'infidélité, le caractère profiteur et opportuniste de l'homme prêt à nuire à autrui et à son espèce. (Lignes 59 à 68) La phrase suivante reprend la catégorie des oiseaux déjà partiellement évoquée antérieurement. [...]
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