La première torture du personnage est celle de la jalousie. La jalousie chez Phèdre se distingue comme un sentiment qui surpasse toutes les douleurs de la passion cachée. Racine identifie la passion à un "faible essai" (vers 1230) tandis qu'au début de l'extrait, l'amour est évoqué à travers une multitude de pluriels, faisant notamment références aux conséquences. On relève ainsi "mes craintes", "mes transports", "fureurs", "mes feux", "l'horreur de mes remords". On note également les allitérations en f et en r qui valorisent la douleur passée "tout ce que j'ai souffert, mes craintes, mes transports, la fureur de mes feux, l'horreur de mes remords, et d'un cruel refus l'insupportable injure" (...)
[...] De cette façon Phèdre est une œuvre qui respecte de nombreux critères notamment l'écriture en vers, le cadre spatio- temporel ou encore le niveau de langue. Le rôle de Phèdre repose tout de même sur une ambigüité. Enfin son auteur ne la caractérise ni comme véritable coupable ni comme tout à fait innocente dans cette passion illégitime qu'elle éprouve pour son beau-fils. Racine définit ainsi cette passion comme étant une punition des dieux. Le choix revient donc au metteur en scène de préciser comme il le souhaite le caractère de son personnage. A travers quels procédés l'auteur exprime-t-il la souffrance du personnage ? [...]
[...] Ils se voyaient avec pleine licence". Phèdre affirme ce qui constituent de simples hypothèses, elle cherche quelque part à se faire souffrir à nouveau, à justifier sa peine, quitte à exagérer car en effet elle va d'ailleurs imaginer ce que ce couple a pu vivre à la fois en pleine liberté mais aussi dans leurs moments intimes, on note en effet "de leur furtive ardeur", puis "dans le fond des forêts allaient-ils se cacher?". Enfin nous pouvons également noter une opposition entre ombre et lumière on relève "Tous les jours se levaient clairs et sereins pour eux" et "Et moi, triste rebut de la nature entière, Je me cachais au jour, je fuyais la lumière." l'opposition persiste d'ailleurs entre les pronoms je / ils. [...]
[...] et je soutiens la vue de ce sacré soleil dont je suis descendue?" . Implicitement, elle ne se donne plus le droit de vivre. Ces différents thèmes abordés témoignent du registre tragique. Nous venons de voir que Phèdre se torture dans un mouvement où sont assimilées pitié et terreur, nous allons à présent étudier un jeu d'opposition au service tragique. Le texte se structure autour d'une série d'oppositions entre Phèdre et Aricie et qui vont ainsi définir la jalousie de Phèdre. [...]
[...] Nous avons fini d'étudier la double torture présentée chez le personnage de Phèdre puis analyser le jeu d'opposition au service du tragique. Les spectateurs s'identifient à la douleur extrême de l'héroïne et vivent avec elle ce moment de folie. En effet Phèdre est torturée dans un mouvement qui fait naître pitié et terreur deux des éléments majeurs de la catharsis tragique. Phèdre est perçue comme un personnage affaibli. Ce jeu d'opposition crée le trouble tant autour de la scène, que dans la tête du lecteur. [...]
[...] La jalousie est donc ici perçue comme l'extrémité de la souffrance, car c'est avant tout le sentiment le plus insupportable à vivre. Phèdre témoigne également de sa passion avec un vaste champ lexical de l'amour on relève en effet "je brûle encore", "la fureur de mes feux". Cet amour qui n'est pas réciproque suscite la colère et la haine de Phèdre, victime d'une double torture. Simplement, Phèdre utilise le verbe "brûler", mais c'est une brûlure presque sans cause on identifie le vers "Mon époux est vivant, et moi je brûle encore! [...]
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