Commentaire composé semi-rédigé de la sixième scène de l'acte IV de pa pièce de Racine Phèdre.
[...] Tout ce que j'ai souffert, mes craintes, mes transports, La fureur de mes feux, l'horreur de mes remords, Et d'un cruel refus l'insupportable injure, N'était qu'un faible essai du tourment que j'endure. Ils s'aiment ! Par quel charme ont-ils trompé mes yeux ? Comment se sont-ils vus ? depuis quand ? dans quels lieux ? Tu le savais. Pourquoi me laissais-tu séduire ? De leur furtive ardeur ne pouvais-tu m'instruire ? Les a-t-on vus souvent se parler, se chercher ? Dans le fond des forêts allaient-ils se cacher ? Hélas ! [...]
[...] La scène 6 de cet acte va nous décrire les manifestations de la jalousie chez Phèdre, ce qui sera notre premier axe de lecture. Dans le second axe, nous analyserons le sentiment de culpabilité de Phèdre. Texte étudié Phèdre Hippolyte aime, et je n'en puis douter. Ce farouche ennemi qu'on ne pouvait dompter, Qu'offensait le respect, qu'importunait la plainte, Ce tigre, que jamais je n'abordai sans crainte, Soumis, apprivoisé, reconnaît un vainqueur ; Aricie a trouvé le chemin de son coeur. Oenone Aricie ? Phèdre Ah ! douleur non encore éprouvée ! [...]
[...] combien frémira son ombre épouvantée, Lorsqu'il verra sa fille à ses yeux présentée, Contrainte d'avouer tant de forfaits divers, Et des crimes peut-être inconnus aux enfers ! Que diras-tu, mon père, à ce spectacle horrible ? Je crois voir de ta main tomber l'urne terrible, Je crois te voir, cherchant un supplice nouveau, Toi-même, de ton sang devenir le bourreau. Pardonne ! Un dieu cruel a perdu ta famille : Reconnais sa vengeance aux fureurs de ta fille. Hélas ! [...]
[...] Ces vers sont radieux, lumineux mais douloureux aussi. Ils sont suivis du "Et moi" du vers 1241, en opposition, pour bien montrer la tristesse, la solitude et la souffrance de Phèdre Dans le vers 1241 et les suivants le registre dominant est le registre pathétique. Les phrases à l'imparfait indiquent la nostalgie. Les phrases sont lentes, peu timbrées, voire monocordes ; elles traduisent l'accablement et la plainte. A noter l'oxymore du vers 1248. Du vers 1237 à 1250 on note l'exposition de deux tableaux opposés par les mots, les images et les rythmes. [...]
[...] Oenone Quel fruit recevront-ils de leurs vaines amours ? Ils ne se verront plus. Phèdre Ils s'aimeront toujours ! Au moment que je parle, ah ! mortelle pensée ! Ils bravent la fureur d'une amante insensée. Malgré ce même exil qui va les écarter, Ils font mille serments de ne se point quitter. Non, je ne puis souffrir un bonheur qui m'outrage, Oenone ; prends pitié de ma jalouse rage ; Il faut perdre Aricie, il faut de mon époux Contre un sang odieux réveiller le courroux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture