Commentaire de français définissant l'aveu de Phèdre. Cette tirade met en valeur comment l'expression de la violence de sa passion fait apparaître une culpabilité est une fatalité tragique. On s'attachera donc à étudier d'abord le discours de la passion violente pour mettre ensuite en évidence les caractères de la passion racinienne : la culpabilité et la fatalité.
[...] Dans cet amour impossible, enfermée dans la détestation de soi et face au destin qui s'acharne, Phèdre prendra la résolution de mourir. Coupable ou innocente ? Racine dans sa préface a pris soin de nous prévenir Phèdre n'est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente». Cette ambiguïté fondamentale du personnage fait tout son intérêt dramatique. Le dramaturge a su présenter dans ce seul personnage les deux ressorts de la tragédie classique : la passion et la fatalité. [...]
[...] Elle est pour elle- même un objet de haine, comme elle l'affirme au vers 48 avec les verbes abhorre et détestes La culpabilité de Phèdre est une culpabilité sociale et familiale. Elle utilise une périphrase pour se nommer la veuve de Thésée au vers 72, comme pour mettre en évidence sa honte de cette amour incestueux ose aimer Hyppolite Elle continue à se mépriser et parle de sang trop vil au vers 79, un sang méprisable. Cette honte que Phèdre éprouve se répercute dans la réaction d'Hyppolite qui ne la regarde pas : si tes yeux un moment pouvait me regarder Mais cette culpabilité n'est pas de la responsabilité de Phèdre. [...]
[...] Dans ce passage, Phèdre expose son aveu, elle se dit être le jouet des dieux et rappelle ses efforts inutiles pour ensuite affirmer que son aveu a été involontaire est enfin en appeler à la mort. Cette tirade met en valeur comment l'expression de la violence de sa passion fait apparaître une culpabilité est une fatalité tragique. On s'attachera donc à étudier d'abord le discours de la passion violente pour mettre ensuite en évidence les caractères de la passion racinienne : la culpabilité et la fatalité. Face à la réaction D'Hyppolite qui refuse ce qu'il pressent, l'aveu de Phèdre devient inéluctable. On notera la violence du cri qui empêche ce dernier de partir. [...]
[...] L'utilisation de l'impératif pour lui parler connais ne pense pas aux vers 42 et 43 montre qu'elle impose son amour à Hyppolite. On remarque que l'aveu se fait en deux temps au vers 43 : l'amour est évoqué sans complément j'aime comme dans un cri arraché, puis avec le complément d'objet je t'aime rejeté en fin de vers pour souligner la difficulté à le dire. Cette passion est violente. Le terme fureur au vers 42 désigne cette passion. Les antithèses, principale figure de style qui caractérise les propos de Phèdre, employées au vers 60 marquent cette violence (languir/séché et feux/larmes). [...]
[...] Phèdre sait qu'elle finira par en mourir. Cette lucidité rend cette passion plus douloureuse. La passion l'emporte sur la raison avec l'utilisation du vocabulaire de la folie au vers 45 fol amour odieux amour au vers 69 et feu fatal au vers 50. Le verbe séduire au vers 52 signifie détourner du droit chemin. Cet égarement de la raison entraîne l'égarement du langage. C'est l'inconscient de l'héroïne qui a parlé comme le montre les questions aux vers 63 et 64. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture