Jean RACINE, écrivain français du XVIIème siècle (22 décembre 1639-21 avril 1699) est un auteur qu'on ne présente plus. Grâce son génie et à son talent, il a été avec Corneille l'un des plus célèbres dramaturges du théâtre classique français tant par ses productions littéraires que par le nombre d'ouvrages consacrés à sa vie et à ses tragédies.
Le dictionnaire dramatique résume la notion de tragédie comme étant essentiellement un drame, c'est-à-dire la représentation d'une action évoluant inexorablement vers le destin funeste du héros tragique. Cette action se construit chez Racine autour de l'amour ou du pouvoir politique avec tous leurs cortèges de malheurs ; deux domaines comparables à la jungle où la logique et la raison n'ont pas leurs places et où l'innocence paraît toujours sans force et méprisée.
Depuis l'Antiquité, la tragédie a toujours représenté des personnages aux intérêts souvent opposés (Eschyle, Euripide, Sophocle), ce qui accroît les rivalités et les émulations de tout genre. Ainsi des êtres issus d'un même sang se contredisent et cherchent à se nuire, aveuglés par le désir de satisfaire leurs idéaux malgré la proximité de leurs aspirations. Certains se caractérisent par des sentiments instables et contradictoires, ce qui confère une dimension tragique aux tensions qui jalonnent la pièce.
[...] Tout les oppose. Philippe Sellier[17] dans ses travaux sur le jansénisme des tragédies de Racine dénombre vingt-sept personnages innocents et vertueux sur un total de cinquante-trois et en conclut que La vertu et l'innocence surabondent dans les pièces. S'il est vrai que certains personnages véhiculent par leurs actes et attitudes les symboles et les attributs de l'innocence, ils ne le manifestent pas tous cependant au même degré. Tandis que certains demeurent stables et irréprochables dans leurs actes, l'instabilité prédomine dans le caractère et les actes des personnages les plus tragiques. [...]
[...] Joas reste, au Temple, cet étrange petit à l'esprit extraordinaire. Cependant les personnages féminins vivent leurs solitudes d'une manière singulière. Sur le plan politique, alors même qu'elles n'y participent pas de manière directe, elles sont toutes des détenues politiques après le massacre des siens. Junie enfermée seule dans sa cellule Fidèle à sa douleur, et dans l'ombre enfermée v.415) est destinée à pleurer la mort des siens Qui vit presque en naissant éteindre sa famille »,v.612). Quant à Aricie elle sera détenue captive ( esclave v.376 ) de Thésée après le massacre de ses frères Pallantides. [...]
[...] Un rival comme le croit son père Thésée (abusé) ? Ce qui va souiller la probité d'Hippolyte, ce sont les nombreuses forces extérieures dont la tentation et les conseils maladroits de Théramène. Hippolyte amoureux, mais craintif, s'étant confié à lui (Théramène), ce dernier comme Satan dans le jardin d'Eden, va le pousser à l'erreur en encourageant son union avec Aricie Thésée vous ouvre les yeux en voulant les fermer [ ] / D'un chaste amour pourquoi vous effrayer ) considérée comme une désobéissance à l'ordre du roi. [...]
[...] Il ne peut demeurer infiniment juste. Il est toujours rattrapé par un passé lointain qui le dépasse ; mais dont il assume toujours passivement les conséquences qui le culpabilisent plus ou moins. L'innocent meurt chaque fois dans des conditions tragiques. En n'offrant aucune possibilité à ses héros de sortir de leurs impasses, Racine se fait une vision pessimiste du monde. Troisième partie Racine et la vision tragique du monde Chapitre premier Quelle est l'origine de cette vision tragique de l'homme? [...]
[...] Rappelons que Thésée se rendait lui-même justice. Il sanctionnait non seulement le père offensé, mais aussi la désobéissance à l'ordre du roi. Il croyait ainsi bien agir pour la cité et pour son honneur. Mais il paiera pour sa démesure devenant ainsi l'archétype du héros tragique. Ses imprécations hâtives causent la mort de son fils. Il tombe dans le malheur, le deuil total car il se retrouve en une journée avec trois morts sous sa responsabilité C'est pourquoi nous pouvons dire que Même Thésée n'est pas tout à fait innocent dans la mort du prince, son fils. [...]
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