Racine commence par le lieu où la pièce sera jouée et par celles qui vont la jouer. Phèdre lui a été commandée. Ce sont les demoiselles de Saint-Cyr qui la jouent.
C'est un collège fondé par Madame de Maintenon, épouse secrète de Louis XIV depuis 1680. Le collège n'est pas loin de Versailles, destiné à l'éducation des jeunes filles de la noblesse provinciale (...)
[...] Ce n'est pas rébarbatif. On parle de Dieu, de la vérité. Racine fait allusion à des sources profanes, historiques de l'Antiquité. Il fait de la Bible une instance critique de l'Antiquité. Il n'a pas respecté l'unité de lieu : Acte I : Appartement d'Esther. Acte II : Appartement d'Assuérus Acte III : Jardins où se passe le festin final. Le palais et les jardins renvoient à Versailles. Assuérus est Louis XIV. Il y a trois actes. Racine se sentait libre. [...]
[...] Racine est dans la continuité. Le sujet est conditionné par le public. Esther est dans la Bible, dans le Pentateuque. C'est un conte étiologique, il raconte l'origine d'une fête juive, la déportation des Juifs à Babylone. Il y a des protestations de fidélité à ses sources. Racine a des intérêts personnels à traiter le sujet. Il veut renouer avec l'esthétique grecque : un chœur (le coryphée). Le chœur chante et danse. Le chef du chœur est le coryphée. Il peut devenir un personnage à part entière mais parle d'une seule voix. [...]
[...] Dans cette pièce, il y a un prologue. Il se met en place une pédagogie. On instruit en divertissant : pour polir l'esprit, former le jugement et parler le français de la Cour, défaire les accents régionaux et savoir chanter. Avant, il y avait les conversations ingénieuses : ce sont des compositions françaises, on leur faisait déclamer les plus beaux endroits des meilleurs poètes où il y a des sujets profanes et les paroles molles et efféminées. Racine doit composer un poème lyrique, intégré dans une action dramatique et avec un sujet moral et de piété. [...]
[...] Il répond à une critique de Saint Evremond sur les anciens : (1685) Sur les poèmes des Anciens C'est un libertin (épicurien). Il dit le dilemme dans lequel se trouve Racine quand il écrit Phèdre et Iphigénie. Zeus représente Dieu dans la peinture. Avec Esther, Athalie, Racine résout ce problème. Cet ancien a une conduite de moderne. Iphigénie est une pièce sans amour, elle est critiquée par Pierre de Villiers dans Entretien sur les tragédies de ce temps Iphigénie annonce Esther et Athalie où il n'y a pas de relations amoureuses, pas d'amour. [...]
[...] Esther est l'histoire d'un génocide projeté. L'intérêt principal de Racine est Aman, c'est le seul personnage tragique de la pièce. Iphigénie et Phèdre marquent une rupture dans son écriture. Il parle des Dieux. Il recourt à des sujets de la légende, de la mythologie grecque. Phèdre : Vénus provoque la passion. Racine n'explique pas pourquoi. Chez Euripide, on comprend pourquoi. Elle est jalouse d'Artémis. Elle a un rôle dramatique fondamental. Dans Phèdre, c'est Neptune qui intervient. Les autres Dieux sont des projections de Phèdre. [...]
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