Racine, "Britannicus", Acte V scène 1, v.1505-1562 : la dernière rencontre entre les deux amants

Cyril G.

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Racine, "Britannicus", Acte V scène 1, v.1505-1562 : la dernière rencontre entre les deux amants

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Commentaire des vers 1505 à 1562 de l'acte V scène 1 de Britannicus de Racine. Rappel du texte, notes explicatives, introduction et commentaire semi-rédigé en trois parties et sous-parties.

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Introduction

I) La dernière rencontre pathétique de deux amants qui ne partagent pas la même vision de la situation

A. Un dialogue entre deux amants parasité par l'évocation de Néron
B. Un désaccord pathétique
C. Un adieu pathétique

II) Une scène éminemment tragique : la lucidité de Junie sur les personnes et les faits et son pressentiment des évènements à venir, opposés à l'aveuglement de Britannicus

A. La lucidité tragique de Junie
B. L'aveuglement tragique de Britannicus

III) Une scène qui montre la vie à la cour comme un théâtre sur lequel seuls les personnages lucides peuvent vivre alors que les personnages aveugles sont condamnés à mourir

A. La présentation de la cour comme un théâtre : une critique intemporelle ?
B. La lucidité permet de survivre ; l'aveuglement conduit à la mort

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Extraits

[...] Ŕ Ironie tragique de tous ses propos avec gradation : Il n'ira point, par un lâche attentat, / Soulever contre lui le peuple et le sénat. (v.1530) ; Mon retour va bientôt dissiper vos alarmes (v.1556). Britannicus se croit en position de force alors qu'il est sur le point de mourir. Lorsque Britannicus évoque l'« aveugle jeunesse il ne voit pas son propre aveuglement, il ne croit pas si bien dire. III. UNE SCÈNE QUI MONTRE LA VIE À LA COUR COMME UN THÉÂTRE SUR LEQUEL SEULS LES PERSONNAGES LUCIDES PEUVENT VIVRE ALORS QUE LES PERSONNAGES AVEUGLES SONT CONDAMNÉS À MOURIR. [...]

[...] Hélas ! si cette paix dont vous vous repaissez14 Couvrait15 contre vos jours quelques pièges dressés ! Si Néron, irrité de notre intelligence16, Avait choisi la nuit pour cacher sa vengeance ! S'il préparait ses coups, tandis que je vous vois ! Et si je vous parlais pour la dernière fois ! Ah ! Prince ! BRITANNICUS Vous pleurez ! Ah ! ma chère princesse ! Et pour moi jusque-là votre coeur s'intéresse17 ? Quoi ? [...]

[...] Un adieu pathétique Ŕ La fin de la scène atteint ainsi un sommet dans le pathétique. Racine y parvient en jouant sur le champ lexical de la séparation : on relève en effet à la fois l'évocation du départ nécessaire de Britannicus il faut partir v.1561) et la répétition pathétique du terme Adieu en début de vers (v.1558 et v.1561) ; s'il est certes employé par Britannicus au sens d'un au revoir, le spectateur le reçoit dans son sens fort. [...]

[...] Je m'en fie aux transports6 qu'elle m'a fait paraître ; Je m'en fie à Burrhus ; j'en crois même son maître7 : Je crois qu'à mon exemple, impuissant à trahir, Il hait à coeur ouvert, ou cesse de haïr. JUNIE Seigneur, ne jugez pas de son coeur par le vôtre : Sur des pas différents8 vous marchez l'un et l'autre. Je ne connais Néron et la cour que d'un jour ; Mais, si je l'ose dire, hélas ! dans cette cour Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense ! [...]

[...] Ŕ La sortie de scène de Britannicus le conduit à la mort, alors que Junie reste sur scène. [...]

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