Bérénice, reine de Palestine, amoureuse de Titus et aimée de lui, pense que celui-ci, devenu empereur à la mort de son père, Vespasien, va l'épouser. Sa confidente Phénice ayant exprimé quelques réserves sur la réalisation de ce mariage (« Rome hait tous les rois et Bérénice est reine. »), Bérénice l'interrompt (...)
[...] Ainsi, Racine brosse, par le biais de Bérénice, femme amoureuse, le portrait de Titus empereur. Mais il illustre également son amour démesuré et son inquiétude croissante. Derrière cet éloge d'un empereur romain, se cache celui de Louis XIV, le Roi- Soleil et mécène de Racine. Celui- ci, par ses éloges attire les faveurs du souverain et par cette valorisation du roi contribue à renforcer le prestige du pouvoir royal. cet extrait nous montre donc la dépendance des artistes du XVII ème siècle sur les puissants. [...]
[...] avec quel respect et quelle complaisance Tous les cœurs en secret l'assuraient de leur foi ! Parle : peut-on le voir sans penser comme moi Qu'en quelque obscurité que le sort l'eût fait naître, Le monde en le voyant eût reconnut son maître ? Racine, auteur classique de pièces de théâtre au siècle de Louis XIV, était ce que l'on pourrait appeler un homme bien en cours. Faisant partie des Anciens pendant la querelle de l'Académie française, la plupart de ses pièces comme la tragédie Bérénice (1670), s'inspirent de l'Antiquité gréco-romaine. [...]
[...] Racine, par le biais de Bérénice, cherche ici à glorifier son personnage par cette énumération. De plus, d'après lui, ce ne sont pas ces ornements qui entourent l'empereur de gloire, mais bien au contraire Titus qui les rehausse de sa propre grandeur. Mais le dramaturge n'arrête pas ici la glorification de son protagoniste. Il emploie également des mots appartenant champs lexical de la grandeur comme splendeur grandeur gloire victoire mais aussi le groupe nominal port majestueux mis en relief par une diérèse. [...]
[...] Sa confidente Phénice ayant exprimé quelques réserves sur la réalisation de ce mariage («Rome hait tous les rois et Bérénice est reine. Bérénice l'interrompt. Le spectacle du couronnement de son amant la confirme dans son illusion. Bérénice (à Phénice) Le temps n'est plus, Phénice, où je pouvais trembler. Titus m'aime, il peut tout, il n'a plus qu'à parler : Il verra le sénat m'apporter ses hommages, Et le peuple de fleurs couronner ses images. De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur ? [...]
[...] Vers la fin de l'extrait, cette place est renforcée par une opposition entre «monde et «maître distinguant celui qui règne, le centre du monde, de ses sujets, donc du monde lui-même. Un jeu de lumière, utilisé par l'auteur contribue aussi à la mise n avant de l'empereur. Ce jeu se traduit notamment par la présence d'oxymore opposant l'ombre et la lumière, nuit et la splendeur qui fait ressortir la gloire de Titus, de qui, d'après la reine de Palestine, émane la lumière. [...]
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