Racine, "Andromaque", Acte III scène 7, Vers 947 à 976 : commentaire

Résumé du document

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Pyrrhus crée une situation d'urgence tout d'abord en plaçant deux injonctifs en début et à la fin de sa tirade, "Demeurez" et "songez-y" encadrent ainsi la scène et mettent un terme aux échappatoires.
En lançant "Madame, demeurez" il immobilise l'action et met fin à la fuite. Le point à la fin de "demeurez" et le verbe demeurer arrête l'action et par la même occasion Andromaque, qu'on peut s'imaginer en train de partir.

"Songez-y" signale l'action de penser et permet un avertissement que le temps est compté. Cela est également perçu comme une mise en garde.

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On dénombre un rappel au temps assez important dans ce passage :
"Encore" v.948
"Enfin" v.957
"Pour la dernière fois" v.960
"Mais ce n'est plus, Madame une offre à dédaigner" v.967
"Un an" v.969
"Trop longtemps" v.971
"Si j'attends" v.972
Tout ce lexique nous donne une impression de pression et une sensation que Pyrrhus doit agir dans les plus brefs délais et rend ainsi sa situation encore plus préoccupante.

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Le "on" prend une place plus importante que le "je" et transforme ainsi son récit de façon impersonnelle
Au vers 968 : "Je vous le dis, il faut ou périr ou régner" marque une tournure impersonnelle et crée une situation vague alors que le début avec : "Je vous le dis" fais de lui le messager.

"Vous me verrez Madame" au vers 975 montre clairement qu'il se désengage (...)

Extraits

[...] Même procéder utilisé au vers 976 avec Vous couronner . le perdre fait prendre conscience à Andromaque qu'elle peut perdre son fils alors que juste avant, Pyrrhus lui a peint le couronnement aux vers 965 à 967 et lui dit que cela n'est pas encore arrivé. II) L'amour de Pyrrhus Il est pathétique a. Il admet sa défaite Aux vers 949 et 950, Pyrrhus admet sa défaite, qui est renforcée au vers 951 avec la réification de la haine. Dans ce même vers avec l'utilisation d'une litote (dire moins, pour faire comprendre plus) il exprime son amour. [...]

[...] Vous me verrez Madame au vers 975 montre clairement qu'il se désengage b. Engage les responsabilités d'Andromaque Vers 955 : le vous vise nettement Andromaque et Pyrrhus se fait passer pour la victime. Vers 960 : Sauvez-le, sauvez-nous Pyrrhus ne parle pas de lui mais globalise. Vers 973 : Songez-y, je vous laisse : ici l'utilisation du participe passé permet à Pyrrhus de faire peser le chantage sur sa victime. Il argumente en mettant en valeur, en dramatisant le choix. [...]

[...] Valeur des 2 injonctifs qui encadrent la scène b. Le développement d'un thème : le temps est compté Fait porter à Andromaque la seule responsabilité de la suite a. Se désengage de l'action (si elle risque d'être négative) b. Engage la responsabilité d'Andromaque Il argumente en mettant en valeur et en dramatisant le choix a. Le rappelle sans cesse b. Présente le choix de manière antithétique II) L'amour de Pyrrhus Il est pathétique a. Il admet sa défaite b. Il est suppliant c. [...]

[...] Il souffre Il est avilissant et dangereux a. Un amour dégradant b. Un amour dangereux et mortifère Un ultimatum Pyrrhus crée une situation d'urgence a. Valeur des 2 injonctifs qui encadrent la scène Pyrrhus crée une situation d'urgence tout d'abord en plaçant deux injonctifs en début et à la fin de sa tirade, Demeurez et songez-y encadrent ainsi la scène et mettent un terme aux échappatoires. En lançant Madame, demeurez il immobilise l'action et met fin à la fuite. Le point à la fin de demeurez et le verbe demeurer arrête l'action et par la même occasion Andromaque, qu'on peut s'imaginer en train de partir. [...]

[...] - Je renvoie Hermione, et je met sur son front, au lieu de ma couronne, un éternel affront v.963 et 964. Pyrrhus se peint comme un parjure et explique comment il rompt le serment qui le lie à Hermione. Cependant il est complètement conscient de ce qu'il fait comme le montre le vers 962 combien je vais sur moi faire éclater de haines C'est un amour qui lui fait perdre toute raison et sens du devoir et qui risque de le faire courir à sa perte. [...]