Oreste parle du fol amour de Pyrrhus pour Andromaque pour ensuite exprimer le sien à l'égard de Hermione.
Ainsi, par deux formules restrictives "n'a devant les yeux que" (v.594) et "n'attend que" (v. 596), il met en relief l'amour exclusif que Pyrrhus porte à Andromaque à tel point qu'il ne vit que pour elle. Cette idée d'exclusivité se trouve renforcée par l'adjectif possessif "sa" du vers 594. L'adjectif "chère" dans le même vers insiste sur son attachement et à l'inverse, le déterminant indéfini "tout" dans l'expression "tout autre objet" exprime son total détachement vis-à-vis des autres (...)
[...] Dans la scène précédente, Oreste a révélé sa flamme à Hermione qui s'est montrée complaisante.Le monologue sert souvent à présenter l'intrigue dans la scène d'exposition ou à confronter un personnage à un dilemme douloureux. Quelle est dans cette scène la fonction de celui d'Oreste ? Nous verrons tout d'abord qu'elle permet de faire part de la force du personnage, et dans son sentiment amoureux et dans son caractére puis qu'en s'adressant virtuellement à des destinataires imaginaires, il permet à Oreste de dialoguer avec lui-même devant le public. I La force : de l'amour : Oreste parle du fol amour de Pyrrhus pour Andromaque pour ensuite exprimer le sien à l'égard de Hermione. [...]
[...] On peut se demander à cause précisément de cette marque de doute si Oreste ne cherche pas à se convaincre lui-même que l'issue sera heureuse. Le monologue a un caractère émouvant, il est l'aveu d'une solitude dans un moment de crise où le personnage se libère, se tourmente et s'encourage. Conclusion : Par ce monologue, l'auteur transmet la force du sentiment amoureux qui anime ses personnages et l'on se rend compte qu'Oreste qui semble sûr de sa réussite multiplie les destinataires imaginaires pour gagner en assurance et se convaincre de l'issue heureuse de son souhait de quitter Epire avec sa bien-aimée Hermione. [...]
[...] 597) met en évidence la facilité avec laquelle Pyrrhus va accéder à sa demande d'emmener Hermione. Les deux-points du vers 597 aide au constat de cette facilité et la courte proposition juxtaposée c'en est fait conjuguée au passé composé laisse entrevoir que sa discussion avec Pyrrhus sera immédiatement suivie de son départ avec Hermione. Il se veut l'égal de ce roi auquel il s'adresse virtuellement avec le mode impératif sauve garde (v.600) et parlons (v.604). Comme beaucoup de personnage racinien, Oreste a l'illusion de vivre dans le bonheur, il est enfermé dans son désir et ne peut qu'accomplir le mal car en réduisant l'autre Hermione ici à un objet convoité, il sera privé de toute aide divine. [...]
[...] La double répétition de l'adverbe oui au premier vers insiste sur sa conviction qu'elle va partir avec lui. L'emploi du futur vous me suivrez donne le fait pour acquis. Il ne semble avoir aucun doute et en utilisant le mode impératif n'en doutez accentué par l'adverbe nullement il veut transmettre cette confiance en l'avenir à Hermione. Comme en réalité, il se parle à lui-même, peut-être prépare-t-il son argumentation. L'adverbe déjà (v.592) nous le dépeint sûr de lui et le constat je ne crains pas rajoute à sa détermination. [...]
[...] 596), il met en relief l'amour exclusif que Pyrrhus porte à Andromaque à tel point qu'il ne vit que pour elle. Cette idée d'exclusivité se trouve renforcée par l'adjectif possessif sa du vers 594. L'adjectif chère dans le même vers insiste sur son attachement et à l'inverse, le déterminant indéfini tout dans l'expression tout autre objet exprime son total détachement vis-à-vis des autres. Par la suite, la phrase exclamative des vers 597/598 accentue l'exaltation de Oreste très épris de Hermione qu'il qualifie du terme laudatif belle (v.598), adjectif qualificatif amplifié par l'adverbe si et l'expression tant d'attraits (v.604). [...]
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